#Imaginaire

Caraval Tome 1

Stephanie Garber

Depuis qu'elle a dix ans, Scarlett envoie des lettres au maître de Caraval, Légende, pour qu'il vienne donner son extraordinaire spectacle sur son île. Alors qu'elle a dix -sept ans et qu'elle est sur le point de se marier avec un inconnu, le maître de Caraval lui répond enfin. Il l'invite, elle et sa soeur Donatella à venir sur l'Ile des songes pour voir le spectacle... Mais leur père, un homme tyrannique, refuse qu'elles s'y rendent. Aidé par Julian, un marin, elles s'échappent. Mais quand le bateau accoste sur l'île des Songes, Donatella a disparu, enlevée par Légende. Scarlett découvre que le but du jeu cette année est de retrouver sa soeur. Le gagnant verra son souhait le plus cher exaucé. Prête à tout pour sauver sa soeur, Scarlett accepte de participer, aidée par Julian. La jeune fille découvre alors un monde magnifique, empreint de magie. Pour recevoir le premier indice de leur quête, les participants doivent accepter les règles du jeu en signant un contrat de leur sang. Scarlett a beau savoir que tout ce qui se passe à Caraval n'est qu'un jeu, elle se retrouve bientôt empêtrée dans un univers à cheval entre rêve et réalité. Elle ne doit surtout pas se laisser emporter par la magie, sous peine de perdre la tête... Finalement, dans ce monde, Scarlett n'est sûre que d'une chose : si elle ne retrouve pas sa soeur avant que les cinq nuits du jeu soient écoulées, celle -ci disparaîtra pour toujours…

Par Stephanie Garber
Chez Bayard

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Editeur

Bayard

Genre

12 ans et +

2

Les sentiments de Scarlett revêtirent des couleurs plus vives que jamais – le rouge furieux des braises incandescentes, le vert fougueux de l’herbe fraîche, le jaune pétulant des plumes d’un oiseau exotique.

Après tout ce temps, il avait enfin répondu.

Elle relut la lettre. Puis la relut encore. Et encore une fois. Elle admira chacun des élégants traits d’encre, contempla le sceau en cire argentée du maître de Caraval – un soleil entourant une étoile, qui elle-même contenait une larme. On retrouvait ces armoiries en filigrane sur les feuilles que renfermait l’enveloppe.

Il ne s’agissait donc pas d’une mauvaise farce.

– Donatella !

Scarlett dévala l’escalier qui menait à la cave à tonneaux pour y chercher sa sœur. Elle y trouva les odeurs familières de la mélasse et du bois de chêne, mais pas sa fripouille de cadette.

– Tella ? Où es-tu ?

Des lampes à pétrole projetaient une lueur ambrée sur les bouteilles de rhum entreposées là et sur plusieurs barriques qu’on avait remplies récemment. En passant, Scarlett entendit un gémissement et une respiration forte. Tella avait dû boire un peu trop après avoir subi la méchanceté de leur père, comme cela arrivait souvent, puis s’endormir par terre quelque part par là.

– Dona...

Scarlett s’arrêta net en voyant sa sœur.

– Salut, Scar, fit Tella.

Elle affichait un grand sourire benêt qui découvrait ses dents blanches. Elle avait les lèvres rouges et enflées, et ses boucles d’un blond doré étaient en désordre. Mais ce qui fit balbutier Scarlett, ce fut le jeune marin qui serrait Tella par la taille.

– Je vous dérange, peut-être ?

– On reprendra plus tard, vous inquiétez pas, rétorqua le matelot.

Il s’exprimait avec un accent chantant de l’Empire du Sud, bien plus doux que ceux de l’Empire méridien que Scarlett avait l’habitude d’entendre.

Tella gloussa, mais eut au moins la délicatesse de s’empour­prer un peu.

– Scar, tu connais Julian, n’est-ce pas ?

– Enchanté, Scarlett, déclara Julian avec un sourire enjôleur.

Au lieu de répondre « Moi de même » comme l’aurait­ exigé la politesse, Scarlett scruta les mains de Julian, encore posées sur les jupons pervenche de Tella. Il triturait les franges de sa robe à tournure comme un enfant impatient d’ouvrir un cadeau.

Julian vivait sur l’île de Trisda depuis un mois seulement. Lorsqu’il avait débarqué de son navire, ce grand et joli garçon à la peau cuivrée avait attiré les regards de nombreuses femmes. Même Scarlett l’avait brièvement admiré, mais elle s’était bien gardée de se pâmer devant lui.

– Tella, je peux te parler seule à seule ?

Scarlett adressa un signe de tête courtois à Julian, puis, dès qu’elles furent assez loin pour qu’il ne puisse plus les entendre, elle s’emporta.

– Qu’est-ce que tu fabriques, voyons ?

– Toi qui vas te marier, je te croyais au courant de ce qui se passe entre un homme et une femme, rétorqua Tella en donnant un petit coup taquin dans l’épaule de sa sœur.

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trad. Eric Moreau
08/02/2017 478 pages 17,90 €
Scannez le code barre 9782747065467
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