Un troisième confinement envisagé pour Emmanuel Macron
Redoutée depuis plusieurs jours, avec la propagation des variants britannique et sud-africain, l’annonce d’un nouveau confinement devient imminente. D'après le JDD qui évoque « une question de jours », le président de la République préparerait une intervention – mercredi selon toute vraisemblance, au sortir du conseil de défense. Selon les sources qu'avance le journal, « la décision est sur le point d’être prise ». Restent les quand et comment.
Le 24/01/2021 à 17:20 par Nicolas Gary
6 Réactions | 5 Partages
Publié le :
24/01/2021 à 17:20
6
Commentaires
5
Partages
L’histoire se répète, une fois de plus : un troisième confinement s’en vient, avec son lot de limitations déjà bien connues. Déplacements et sorties contraints, pour le public : pour les commerces non essentiels, la fermeture partielle se profile — avec l’option d’une réduction des horaires, à définir. En revanche, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale confirme que les établissements scolaires resteront ouverts pleinement. Une volonté directe d’Emmanuel Macron, en l’occurrence, « autant pour ne pas creuser les inégalités sociales que pour ne pas empêcher les parents de travailler », assure-t-on.
COVID: 2020 aurait pu être bien pire pour les librairies
Pour les entreprises, aménagement des horaires et télétravail seront de mise : le travail à distance n’est pas encore évoqué comme obligatoire. Cependant, une rencontre entre les partenaires sociaux, le patronat et la ministre Élisabeth Borne, doit intervenir en début de semaine.
Pour les vacances scolaires, mieux vaudrait ne rien prévoir…
Durcir avant d'assouplir les règles
Les pays voisins semblent donner le tempo de la décision à venir : Allemagne et Grande-Bretagne affichent des chiffres de mortalité importants, tandis qu’en Espagne et au Portugal, la situation s’aggrave. Les confinements ont d’ailleurs repris, encourageant le chef de l’État français à des mesures similaires.
LIBRAIRIES: le couvre-feu, entre inquiétude et philosophie
Quid alors du couvre-feu ? L’apparition des deux variants compromettrait les résultats manifestement positifs constatés. Pour l’épidémiologue Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie à la Pitié-Salpêtrière : « Il faut confiner dès maintenant puis assouplir les règles dès que le nombre de cas diminuera. »
Les Français ont manifestement intégré la probabilité d’un retour au confinement, puisqu’un sondage des Échos pointait que 72 % de la population s’y attendent. 41 % le souhaiteraient, d’ailleurs.
Pour le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, l’exercice est complexe : s’il garantit qu’aucune décision n’a pour l’heure été prise, il n’en garantit pas moins que les prochains jours « seront décisifs ».
Il souligne : « On a une circulation du virus en France qui est importante. Elle est moins importante que chez certains de nos voisins, mais elle progresse, sans qu’il y ait eu de hausse exponentielle à ce stade. »
Tous les scénarios sont envisagés, avec l’expérience de cette année passée en renfort — permettant une certaine adaptabilité.
Librairies, encore et toujours non essentielles ?
Difficile d’imaginer que les librairies échapperont au retour du click & collectf en cas de reconfinement, et manifestement, les clients le pressentaient déjà au cours du week-end.
Qu’en sera-t-il par ailleurs, de la mesure exceptionnelle et controversée d’aides à la prise en charge des frais de port et d’expédition pour les libraires ? Cette dernière prenait en effet fin au 31 décembre dernier…
Une librairie du sud est nous l'indique : « On ne s’attend malheureusement pas à ce que le gouvernement change de braquet sur nos commerces, si un nouveau confinement s’en vient. Ce serait une fabuleuse nouvelle : nous avons, en tant que profession, plus que démontré qu’on avait su s’adapter, voire se contorsionner. Mais personnellement, je ne le vois pas venir… »
Avant le deuxième confinement, les mobilisations pour maintenir le droit d’accueillir les clients en librairies n’avaient pas manqué. Sans pour autant aboutir. Les regards se tourneront dès lundi vers le Syndicat de la librairie française, en attente de plus amples informations. Encore une semaine bien chargée en perspective...
Ce qui deviendra plus délicat, c’est la nouvelle modalité du chômage partiel, à compter du 1er février : « On bascule de 84 % du net à 72 %, pour certains secteurs », analyse un éditeur. « La librairie devrait, logiquement, toujours entrer dans le cadre des entreprises fermées administrativement. Et donc, être maintenue à 84 %. Mais pour les salariés de l'édition, il va nous falloir vérifier ce qu’il est possible de mettre en œuvre et les options qui s'offrent. »
Mise à jour 25 janvier — 20 h
Les choses bougent vite et les décisions les plus lourdes se mesurent avec pondération : selon les dernières informations, le président Macron ne s’exprimerait pas cette semaine, d’après plusieurs sources évoquées dans la presse.
Le chef de l'État a manifestement besoin de plus de données avant de se prononcer sur le devenir du pays. À suivre...
Plus d'articles sur le même thème
Autres articles de la rubrique Métiers
6 Commentaires
Cracoucas
25/01/2021 à 08:03
Une gestion à la petite semaine, sans cohérence, mais en lien fort avec certains copains (hein, les producteurs de masques ?), une politique délirante qui change avec le vent, un enfermement idéologique sectaire que n'aurait pas renié Orwell, une gestion hallucinante de la logistique (qui fermait encore des lits cette été ?)...
Elle est belle la France de Macron. Mais il semble qu'il y ait des millions de moutons assoiffés de BFM/France 2/info qui suivent comme un seul homme. Le doigt sur la couture du pantalon.
Ah, mais c'était les ordres, herr general...
Mouton un jour, mouton tondu toujours.
Mazon
25/01/2021 à 08:29
Ne pas oublier qu'à la base du confinement c'est le nombre de lits disponibles et de places en réanimation qui déterminent le seuil d'alerte.
Hors ne pas oublier que depuis plusieurs quinquennats, sur les ordres de l'Union Européenne, les politiques de santé (au nom des réductions des déficits publics ) n'ont conduit qu'à la réduction des services hospitaliers, des fermetures d'hôpitaux et de réduction des postes de soignants.
Commencée sous Mitterand avec le début des grandes réformes néo-libérales, poursuivies sous Chirac, Sarkosy ( avec une mention spéciale pour Roseline Bachelot qui verse aujourd'hui des larmes de crocodile sur le monde de la culture ), Hollande et maintenant Macron, qui malgré cette crise sans précédent, continu à fermer des lits d'hôpitaux, supprime des postes de soignants et réduit les budgets de la santé (avec privatisation à la clef).
Pensons à la petite musique qui enfle du remboursement de la dette acquise pendant la période du "quoi qui qu'il en coûte" et qui est entrain de se transformer en "qui va payer pour rembourser".
Il suffit de suivre l'actualité pour savoir que les mêmes vont payer : la réduction des services publics, la saccage du système des retraites et de santé, avec comme volonté première d'épargner les grandes entreprises, les plus riches au nom de la fumeuse théorie du ruissellement.
Marie
25/01/2021 à 09:18
Cracoucas et Mason, d'accord entièrement avec vous. Par ailleurs, la photo choisie (?) par Monsieur Gary annonce la couleur. Car enfin, au bout de presque une année on n'en est pas au même point, mais on en est au PIRE point, sanitairement parlant. Et à un point infiniment plus dommageable d'un point de vue économico-social, la culture, toujours parent pauvre, piétinée on ne peut plus....
Jujube
25/01/2021 à 22:58
Si on lâche toute la faune dans le paysage, elle sera mangée toute crue par King Corona II et ses avatars. Les confinements présent et à venir sont supposés épargner un certain contingent, non?
L'épargne de vies se fait, naturellement, au prix de multiples - et parfois "injustes" - restrictions que les sages acceptent plus volontiers que les râleurs.
La planète entière barbotte dans le même bain, tous les gouvernements se cassent la nénette pour des solutions viables et tous les gouvernés réclament, se plaignent et geignent. N'est-il pas temps de changer d'attitude? Car la calamité va durer longtemps.
Mazon
26/01/2021 à 00:21
Vous parlez d'injustice et critiquez les râleurs, alors vous pensez quoi de ces chiffres issus de la crise du Covid ? c'est normal ? Moi je ne trouve pas et donc je suis un râleur et fier de l'être.
Les milliardaires propriétaires de multinationales sont les #ProfiteursDeLaCrise : ils ont vu leur richesse augmenter malgré la crise grâce à des politiques publiques qui creusent les inégalités en faveur des actionnaires.
Les milliardaires français ne sont pas en reste : Bernard Arnault a vu sa fortune doubler entre mars et décembre 2020, comme le montre le dernier rapport d'Oxfam.
Ce sont eux qui doivent rembourser la dette Covid !
Mc Micron
26/01/2021 à 07:35
Changer d'attitude ?
Je suis un mouton,
Tu es un mouton
Il est un Macron.
Non, merci.
C'est gentil de croire que ce qu'ils font épargne des vies. Mais ce serait crédible s'il y avait du débat. Or, tout débat est interdit (cf. les censures actives sur les réseaux sociaux, à la demande des gouvernements, cf. les lamentables « débats » autour de Raoult, etc.).
Quand on ne veut pas débattre, c'est soit qu'on ment, soit qu'on ne veut pas que la vérité sorte. Dans tous les cas, ça pue.