Prosper Mériméee ne fut pas simplement un écrivain, on lui attribue aussi un certain enthousiasme pour l'histoire et l'archéologie. Ce qui est évidemment très bien. Dès 1825, il commencera sa carrière d'auteur en publiant ses premiers textes, et tout particulièrement des nouvelles. Pour lesquelles il est très reconnu.
Le 15/02/2012 à 11:46 par Clément Solym
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15/02/2012 à 11:46
Reconnu, d'ailleurs, au point que le ministère de la Culture lui a consacré un site entier, dans le cadre des célébrations de 2003. Mais passons...
Car c'est du côté de l'Élysée qu'il va falloir faire la jonction entre l'ancien membre de l'Académie française et le ministre de la Culture. En effet, nul n'ignore que notre petit président - par la taille... du mandat - fait d'immenses efforts, sous l'impulsion de sa douce Carlita, pour combler les lacunes de sa culture littéraire.
Au point d'en emmerder ses ministres, étalant à qui veut bien l'entendre, les comptes-rendus de ses dernières fiches de lecture. « Comme si on avait besoin de ses fiches de lectures ! On a vraiment l'impression d'être des analphabètes et des incultes », râlait une de ses victimes de conseils de lecteur nouvellement avisé.
Prosper, Youpla-boum !
Or, dernière trouvaille de Sarkozy : Prosper Mériméee. Cité par le Canard enchaîné, c'est un compliment enlevé que le président a décoché à son Frédéric Mitterrand préféré, suite au conseil des ministres du 8 février. « Tu es notre Prosper Mériméee. Sauf que lui est resté trente-six ans à la tête des Monuments historiques ; toi, tu ne resteras peut-être pas ministre aussi longtemps. »
Ambiance...
En fait, Sarko se plante un peu : Mériméee est entré en 1831 dans les bureaux ministériels et devint inspecteur général des Monuments à partir de 1834, succédant à Ludovic Vitet. C'est d'ailleurs une vocation qui devait lui venir de son propre père, puisque ce dernier avait occupé le poste de secrétaire. Et surtout, la fonction permit à Mériméee de poursuivre son activité d'auteur.
La comparaison est donc d'autant plus bancale que Mitterrand, qui a publié récemment un ouvrage, a assuré que le livre intervenait en soutien au gouvernement, et à son président...
Bref, Sarkozy vient de découvrir l'existence de Prosper Mériméee, et nos confrères du Volatile de rapporter combien le président s'est enthousiasmé, peu après sa très délicate réflexion sur Mateo Falcone, publié en 1829 par Mériméee. Une histoire de berger, de vengeance et de Corse, où les trente deniers classiques de la trahison sont remplacés par une montre. Et pas une Rolex, évidemment.
On pourra toujours télécharger le livre en version EPUB, depuis cette adresse, pour se rapprocher des pensées emplies de maquis et de cochons sauvages qui hantent l'esprit présidentiel...
En revanche, le point commun entre l'oeuvre de Mériméee et Sarkozy, c'est que l'auteur ne visita la Corse que plusieurs années après avoir écrit son livre, et que le président attend probablement quelques années encore, avant de lire le livre de Mériméee...
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