#Théâtre

Napoléon et Las Cases, une collaboration littéraire

Tout est dans le verbe et l’attitude

Le 30/03/2012 à 17:21 par Les ensablés

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30/03/2012 à 17:21

Les ensablés

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De 1815 à 1821, des Français et des Anglais, jetés sur l’île de Sainte-Hélène à la suite d’événements assez extraordinaires, ont pris des notes sur ce qu’ils voyaient et entendaient . Beaucoup se sont contentés d’écrire un journal au jour le jour, à usage privé, dont le contenu ne laisse de surprendre le lecteur par son caractère spontané. Ces écrits sont d’ailleurs parus après leur mort (Gourgaud, Bertrand, Gorrecquer par exemple) par la volonté de leurs descendants. D’autres, plus ambitieux, ont publié de leur vivant leurs notes, utilisant la forme du journal intime, mais sans doute par commodité. Presque tous les témoins, en effet, comme nous le soulignions dans un article, avaient peu de familiarité avec la chose littéraire, de par leur fonction et leur culture.De tous ces écrits, un seul se détache vraiment par son propos et son ampleur : le Mémorial de Sainte-Hélène.Edité en 1823 avec la fortune que l’on sait, il dépassa pour des raisons connues, le succès de l’Atlas que Las Cases avait publié quelques années plutôt. L’ouvrage se présente lui aussi sous la forme d’un journal écrit au jour le jour. Contrairement aux autres diaristes de Sainte-Hélène, Las Cases était parfaitement capable, de par sa culture, de ne pas utiliser cette forme de narration. S'il l’a adoptée, c’est sans doute en raison des dictées quasi quotidienne de l’Empereur, fort longues, que des Mémoires n’auraient pu absorber, sauf à rendre le texte illisible et pénible. Le journal appartenait d’ailleurs déjà à la tradition littéraire. Celui de Montaigne a été publié en 1774, celui de Dangeau, en 1720, en extraits grâce à Voltaire puis, en 1817, aux soins de madame de Genlis, et d’autres encore.L’intérêt du Mémorial est double. Napoléon y parle longuement de son passé, de ses campagnes et de ses opinions, Las Cases se contentant, dit-il, de noter soigneusement ce qu’il entend. Entre ces longs monologues, Las Cases raconte les événements de l’île tels qu’il les perçoit. Contrairement au journal de Gourgaud par exemple, la présence du diariste est presque nulle, les péripéties quotidiennes à peine abordées, ou sinon dans le sens officiel voulu par l’Empereur. Las Cases ne fait aucune critique sur l’entourage du captif. Tandis que Gourgaud est souvent méchant à son propos, lui le cite à peine. Gonnard remarque à juste titre qu’il nomme rarement ses compagnons, préférant des formules évasives, comme « l’un de nous ».Nous ne sommes pas devant un journal intime du type de celui de Bertrand. C’est autre chose. Sa nature est hybride, à la fois œuvre d’histoire (rappelons en passant que Las Cases a écrit déjà sur le Moyen-Âge) et témoignage de la période « hélénienne ». Le Mémorial n’a rien de spontané. Il est subjectif, mais d’une subjectivité consciente, aussi bien du côté de l’observé que de l’observateur. Le caractère de l’un et de l’autre s’y manifeste, bien sûr, mais arrangé, retravaillé par les conceptions littéraires des deux protagonistes. Le Mémorial étant une œuvre à part, appartenant aussi bien à l’histoire qu’à la littérature (il n’est pas anodin de relever sa publication dans La Pléiade), ce sont les rapports de Las Cases et Napoléon avec la chose écrite qui doivent être, selon nous, d’abord envisagés pour évaluer la valeur du témoignage.Le chambellan Las Cases a beau jeu de commencer son journal par ce préambule : J’entreprends d’inscrire ici, jour par jour, tout ce qu’a dit et fait l’empereur Napoléon, durant le temps où je me suis trouvé près de lui.Son intention avouée est donc d’être exhaustif, il veut tout dire, et cela dans un journal à caractère homodiégétique (texte dont le diariste n’est pas le sujet principal), mais son premier soin, après sa déclaration d’intention est de nous raconter sa propre histoire, forcément arrangée et flatteuse. Il clôt sa courte autobiographie par cette anecdote « sublime ». Napoléon lui dit, alors qu’il souhaite le suivre dans l’exil « Mais savez-vous  jusqu’où votre offre peut vous conduire ? », il répond : « Je ne l’ai point calculé. » Il se peut qu’il n’ait jamais prononcé une telle parole, ou au contraire qu’il l’ait dite, peu importe, qu’il la mentionne montre assez son goût de la belle phrase et surtout affiche son désintéressement, indispensable pour celui qui veut dire la vérité. Il n'hésite pas à confier l’intensité de son attachement : J’étais plein d’admiration ; et il n’est, comme on sait, qu’un pas de l’admiration à l’amour.Vrai ou faux, cet amour, qui suppose l’abnégation, est le filtre par lequel passe tout ce que nous dit Las Cases de ce qu’il voit et entend. Toujours dans le préambule, il ne peut s’empêcher d’indiquer qu’il a déjà écrit un livre qui fit sa fortune. Il est écrivain et tient à le faire savoir. Il a du métier, son style est d’ailleurs classique, construit, avec des mots choisis.Tout cela jette la suspicion dès lors que nous lisons le Mémorial en historien et non en « littéraire ». François Mauriac ne dit pas autre chose lorsque, rappelant qu’il a toujours exécré Napoléon, il ajoute : « (…) j’admire que, lisant Le Mémorial, un charme agisse sur moi, le même qui enchaîna tant d’hommes à ce conquérant. »On n’a peut-être pas assez répété que le sujet même des écrits de Sainte-Hélène, l’empereur Napoléon, savait parfaitement l’importance de la subjectivité des hommes sur leur jugement, et qu’il en a joué toute sa vie durant, et encore à Sainte-Hélène. Il faut lire ce qu’il dit à Las Cases le 20 novembre 1816 à propos de la vérité historique : « un simple mot », « une fable convenue ». Ce n’était pas là une simple opinion, mais bien une conviction dont il tirait toutes les conséquences dans la pratique. Jacques Garnier, dans sa somme sur Austerlitz, met en lumière ce trait de Napoléon en un court chapitre intitulé judicieusement légende et histoire. « Il y a, écrit-il, quelque chose à la fois d’agaçant et de moderne dans la volonté de Napoléon  de modeler son image à travers la mise en scène de sa propre action. » Et de rappeler avec quel soin il corrigeait les récits de ses batailles destinés à son peuple et à la prospérité. Il cite le comte de Castrie : « L’empereur ne veut pas qu’on dise que cela s’est passé ainsi. » Telle était la réponse dont on se servait pour repousser les faits les plus avérés.Certes Napoléon manipule. Le mot est sans doute un instrument à ses yeux. A Sainte-Hélène, dans sa lutte contre Lowe, il continue à agir comme il a toujours agi, nie les faits avec véhémence, parfois même à l’encontre de toutes les évidences, surtout au début de la captivité. Comment croire ainsi qu’il puisse penser sincèrement, comme il le dit au pauvre général célibataire qu’est Gourgaud, qu’il le mariera à Paris, « d’une manière convenable », alors que nous sommes le 19 octobre 1815, soit quatre jours après son arrivée sur l’île et quatre mois après Waterloo ? Ce serait faire injure à son sens aigu des réalités. Mais il a bien dit la chose, n’en doutons pas (Gourgaud n’est pas Las Cases), et s’il l’a prononcée, c’est, comme on dit, « pour le moral des troupes », ce nerf de la guerre, qui, si souvent, dans les instants les plus critiques, l’a fait triompher.Il ne faut surtout pas qu’il paraisse abattu. Sa confiance en son destin, même s’il n’y croit plus, doit être éclatante, être un soleil sous lequel ses compagnons pourront se réchauffer et auquel, peut-être, car son désespoir était bien réel, il finira par croire lui même.La manipulation n’est qu’une des manifestations d’une pensée plus profonde, relative au mot, au concept. De par son expérience, Napoléon n’ignore pas que la subjectivité a des effets sur la réalité, qu’elle en est même un élément objectif pour la comprendre. Aux yeux des spectateurs, paraître, c’est être. Le mot et l’attitude remplacent ou modifient la chose qu’ils suggèrent ; ils la font exister. C’est par son récit d’Eylau, par son attitude sur le champ de bataille, que Napoléon transforme cette rencontre indécise en victoire.Dans une de ses nouvelles intitulée Le masque prophète, Bonaparte narre l’histoire de Hakem (voir notre article là-dessus), fondateur d’une secte dont la puissance finit par menacer le prince de Bagdad. Mais Hakem tombe malade. Lui qui était « le plus beau des arabes » est défiguré.Ce changement eût pu ralentir l’enthousiasme de ses partisans. Il imagina de porter un masque d’argent. Il parut au milieu de ses sectateurs ; Hakem n’avait rien perdu de son éloquence. Son discours avait la même force ; il leur parla, et les convainquit qu’il ne portait le masque que pour empêcher les hommes d’être éblouis par la lumière qui sortait de sa figure.Que nous dit ce texte, sinon la toute puissance de la dissimulation et du verbe ? Bien qu’affaibli, Hakem paraît plus fort, plus séduisant encore, et il l’est de fait aux yeux de ses disciples. En ce sens, Napoléon est prométhéen. Il y a aussi, dans cette attitude, quelque chose d’enfantin, le désir de croire que, comme dans les contes (Las Cases et Napoléon en ont écrit dans leur jeunesse), la vie peut se transformer par des formules magiques. L’Empereur, d’ailleurs, aime les enfants, et il n’est qu’à se souvenir de ses jeux avec Betzy Balcombe pour s’en convaincre. Il stupéfie ses officiers par cette facilité qu’il a à la comprendre et à se mettre à son niveau. Baudelaire l’a dit :Ne serait-il pas facile de prouver (…) que le génie n’est que l’enfance nettement formulée, douée maintenant, pour s’exprimer, d’organes virils et puissants ?On comprend le lien soudain et fort qui a lié l’Empereur à Las Cases. Comme lui, Las Cases aime les lettres et croit en leur pouvoir (sinon pourquoi écrire ?). Le journal dont, et il est important de le noter, Napoléon n’ignore pas l’existence, devient certes, on la dit mille fois, un instrument de propagande, mais surtout réconcilie l’Empereur avec l’idée qu’il se fait de lui même. Sa vie, déjà extraordinaire, devient épopée sous la plume du thuriféraire ; sa vie passée bien sûr, mais aussi celle qu’il mène à Sainte-Hélène, de telle manière qu’il est difficile de se fonder sur ce texte pour approcher la réalité de la captivité. La subjectivité du texte, contrairement à d’autres journaux, est ici voulue à la fois par l’observateur et l’observé. Napoléon garde le masque, même si, par malice, il dit le contraire à Las Cases le 30  novembre 1815.Les malheurs ont aussi leur héroïsme et leur gloire… l’adversité manquait à ma carrière. Si je fusse mort sur le trône, dans les nuages de ma toute-puissance, je serais demeuré un problème pour bien des gens. Aujourd’hui, grâce au malheur, on pourra me juger à nu.Un nu singulier reflèté par les miroirs déformants du héros et du diariste. La subjectivité assumée est double, en effet. Consciente chez Napoléon, peut-être un peu moins chez Las Cases, elle conduit à dresser un portrait d’un comédien vu par un écrivain.Celui-ci-ci sait très bien à qui il a à faire, combien le comportement de Napoléon, ses paroles sont souvent biaisés et ne correspondent nullement à son état d’âme. Il écrit : C’est ainsi que souvent l’Empereur attaquait toute une masse sur de simples individus ; et il le faisait avec un grand éclat, pour qu’on en demeurât frappé davantage ; mais ses colères publiques, dont on a fait tant de bruit, n’étaient que feintes et factices.A Sainte-Hélène, l’Empereur poursuit la même stratégie face aux Anglais et même à ses proches. Précisons cependant qu’elle n’était pas seulement voulue mais aussi subie. Les circonstances l’empêchaient d’être complètement naturel. Il se savait sans cesse observé, épié, par ses geôliers et surtout par ses compagnons qui, le soir venu, s’enfermaient dans leurs chambres pour écrire ce qu’ils avaient vu. Pour mieux se rendre compte de ce qu’il devait ressentir, imaginons notre réaction si nous savions notre vie surveillée pour toujours par une caméra et commentée ensuite, pendant des heures, par une foule de spectateurs. La comédie, dans ces conditions, devient nécessaire.Tacitement, Las Cases l’accepte et la met en scène, grossissant ainsi, par son goût pour la littérature, la distortion entre la perception immédiate et son interprétation.Les goûts littéraires du captifNapoléon aime à parler de littérature. Le Mémorial, plus que tous les autres journaux de Sainte-Hélène, place des propos littéraires dans la bouche de l’Empereur. Il a une très haute opinion de la littérature. Elle ne saurait être la nourriture du peuple, dit-il, elle doit demeurer « celle de gens délicats ». Parfois, il confond la littérature avec l’histoire à laquelle il aurait tellement aimé se consacrer. Il aurait aussi prononcé cette belle parole : « La France, c’est le français quand il est bien écrit ».Malgré son goût pour la Nouvelle Héloise, il préfère l’Antiquité et son style. Paoli lui aurait dit un jour : « O Napoléon ! tu n’as rien de moderne ! tu appartiens tout à fait à Plutarque. »Pendant les interminables soirées de Longwood, devant ses compagnons, l’Empereur se livre à des critiques littéraires qui, n’en doutons pas, n’ont pu qu’influencer le rédacteur du Mémorial. Le 22 avril 1816, il déclare au sujet du Mahomet de Voltaire que : Voltaire (…) avait ici manqué à l’histoire et au coeur humain. Il prostituait le grand caractère de Mahomet par les intrigues les plus basses.Le grand homme ne peut pas être un intrigant. Il est au dessus des bassesses humaines. Le rendre semblable aux autres, c’est empêcher le lecteur de comprendre sa grandeur et même de l’apercevoir.Un soir, il lit Atrée et Thyeste, de Crébillon. Cette pièce nous a paru horrible, nous l’avons trouvé dégoûtante, et nullement tragique. L’empereur n’a pu l’achever.Le genre littéraire qu’il préfère, en effet, c’est la tragédie. Fort logiquement, il n’aime ni Crébillon, ni Beaumarchais.La tragédie (…) échauffe l’âme, élève le coeur, peut et doit créer des héros. Sous ce rapport, peut-être la France doit à Corneille une partie de ses belles actions.Pour comprendre l’importance de cette remarque dans notre approche du Mémorial, il n’est qu’à rappeler la définition de la tragédie donnée par le Robert, une œuvre « représentant quelque grand malheur arrivé à des personnages célèbres de la légende. (…) dont les événements, par le jeu de certaines règles ou bienséances se traduisent essentiellement en conflits intérieurs chez des personnages illustres aux prises avec un destin exceptionnel. »Lui même ne désirait pas écrire ses mémoires. Il le dit clairement le 20 novembre 1816, à la suite de ses considérations sur la vérité historique citées plus haut. Je ne pouvais descendre à des confessions à la Jean-Jacques, qui eussent été attaqués par le premier venu.Et cependant, tout en prononçant ces paroles, il sait qu’au même moment Las Cases relève le propos, qu’à côté des dictées sur les actes publics de l’Empire, le littérateur décrit ce qui se passe à Longwood. Peut-on raisonnablement penser que Las Cases, dans la rédaction de son journal, n’a pas tenu compte de ces remarques lorsqu’il a mis au net toutes ses notes ? N’y a-t-il pas, dans sa façon de raconter, dans le choix des événements de Sainte-Hélène qu’il présente, le désir de faire de Napoléon un personnage tragique ?D’ailleurs, une fois au moins, Napoléon a eu le loisir de lire le texte de Las Cases et l’a approuvé, n’y revenant plus, satisfait sans doute du portrait qui était fait de lui. Sous ce jour, le Mémorial peut apparaître comme une œuvre commune, une correspondance exacte entre les intentions de l’écrivain et celles de l’Empereur déchu, personnage tragique, écrasé par le monde ligué contre lui, alors qu’il voulait le sauver, et condamné à souffrir sa déchéance en ne la montrant pas, ou sinon par allusion significative et, implicite; ce qui oblige à une économie de moyens astucieuse.Un exemple significatif : comment Las Cases raconte l’arrivée à Sainte-HélèneL’arrivée de Napoléon à Sainte-Hélène, racontée par le Mémorial, est, parmi tant d’autres, un exemple significatif. Littérairement, et pour le prestige du captif, il faut que l’événement doit être sobre et poignant. Le samedi 7 octobre 1815, à une semaine de Sainte-Hélène, Las Cases indique : Les vents constants du sud ouest étaient devenus une véritable calamité ; nous reculions au lieu d’avancer ; nous nous enfonçions tout à fait dans le golfe de Guinée. Nous y aperçûmes un bâtiment qu’on fit reconnaître : c’était un Français égaré comme nous, et hors de sa route.Ulysse n’est pas loin, qui erre sur la mer plate. Le 8 octobre 1816 : Le temps était d’une obstination sans exemple. Chaque soir on se consolait de la contrariété du jour, dans l’espoir d’une crise heureuse de la nuit ; mais chaque matin on se réveillait avec le même chagrin (…) Le découragement était extrême, l’ennui au dernier degré. (…) Quant à l’empereur, il y semblait plus insensible encore, il ne voyait dans tout cela que des jours écoulés.Pour la même période, le journal de Gourgaud est beaucoup plus lapidaire. De cette malédiction qui semble peser sur le navire, il n’en dit mot. Ce même 4 octobre, il signale la position du navire puis précise que Napoléon a travaillé avec lui jusqu’à 11 heures. Le 8, à nouveau la position du navire, et la mention d’un pari entre Montholon et lui à propos de la date probable de l’arrivée.Cependant, le témoignage de Marchand et de Glover confirment bien les difficultés du navire à rejoindre la fameuse île. Ce dernier point est fondamental : les informations fournies par Las Cases ne sont pas forcément fausses parce qu’elles obéissent à un traitement littéraire : elles sont seulement  présentées différemment des autres journaux, essentiellement par le style, par leur agencement, et sans doute leur sélection.Le 14 octobre, Sainte-Hélène est en vue.L’Empereur gagna l’avant du vaisseau pour voir la terre, et crut l’apercevoir ; moi, je ne vis rien. Nous restâmes en panne toute la nuit.Le lendemain, l’île est parfaitement visible. Le bateau jette l’ancre vers midi. C’est là, dit Las Cases, « le premier anneau de la chaîne qui va clouer le moderne Prométhée sur son roc. » La phrase est certes pompeuse, dans le style du temps, mais elle fait aussi indirectement référence au Prométhée enchaîné d’Eschyle, « père de la tragédie » dont l’Empereur, à propos d’une autre pièce, loue, comme par hasard, « l’extrême force, jointe à la grande simplicité ». Prométhée est celui qui a donné l’espoir et le feu aux hommes, autrement dit l’intelligence qui leur permet de connaître les lois de l’univers, et en s’appuyant sur elles à devenir libres. Napoléon, dans le Mémorial, explique l’histoire et révèle ce qu’eût été son règne s’il n’avait été contraint à la guerre perpétuelle. Il eût été celui par lequel la liberté politique aurait été enfin établie. Ce n’est que partie remise, un jour, vivant ou mort, le nouveau Prométhée sera libéré et reconnu, son message sauvé par le Livre. En attendant, son supplice commence, sa tragique destinée s’accomplit.Napoléon est devant Sainte-Hélène. Las Cases la décrit à peine (« d’énormes rochers arides et pelés », « les crêtes hérissées de canons »). Il préfère s’attarder sur Napoléon.L’Empereur parcourait le tout avec sa lunette ; j’étais à côté de lui ; mes yeux fixaient constamment son visage , je n’ai pu surprendre la plus légère impression, et pourtant c’était là désormais peut-être sa prison perpétuelle ! Peut-être son tombeau !… (…)  L’Empereur est rentré bientôt après ; il m’a fait appeler, et nous avons travaillé comme de coutume.D’un côté, l’impassibilité de Napoléon qui, pareil à Prométhée, refuse de transiger avec Zeus, son bourreau, et subit sa torture avec courage. De l’autre, l’homme du commun, Las Cases qui s’étonne. Peu de mots sur cet instant crucial, potentiellement si riche en digressions romantiques. Peu d’effets, mais tout est dit. Le Mémorial montrera un héros que rien n’atteint, car la nature l’a placé entre Dieu (les dieux, a-t-on envie d’écrire) et les hommes.Il est intéressant de lire comment les autres diaristes ont décrit la même scène. Chez Gourgaud, aucune description de l’île, mais l’Empereur n’est pas silencieux en la découvrant. Il s’écrie : Ce n’est pas un joli séjour. J’aurais mieux fait de rester en Egypte : je serais à présent empereur de tout l’Orient.On estime le journal de Gourgaud, avec celui de Bertrand, comme les plus spontanés, les moins travaillés. En l’espèce, c’est tout le contraire. Napoléon y prononce une phrase « historique »… Qu’en est-il ?D’abord, cette phrase a un goût de déjà vu. Jacques Garnier cite une anecdote racontée par Ségur, dans ses Mémoires. Un aide de camp de Napoléon. Le 1er décembre 1805 au soir, Napoléon dîne avec ses principaux généraux. La conversation roule sur la littérature, plus particulièrement… sur la tragédie, Napoléon critiquant les nouveaux auteurs. Puis : (…) se rappelant le temps de la campagne d’Egypte : « Oui, si je m’étais emparé d’Acre, je prenais le turban ; je faisais mettre de grandes culottes à mon armée (…) C’est par des Arabes, des Grecs, des Arméniens que j’eusse achevé la guerre contre les Turcs ! Au lieu d’une bataille en Moravie, je gagnais la bataille d’Issus, je me faisais empreur d’Orient (…)La coincidence est étrange. C’est le même propos, à la veille d’une grande épreuve. Gourgaud en a peut-être entendu parler et l’aurait replacer, la jugeant à son goût. En tous les cas, Marchand ne la cite pas. Curieusement, indépendamment du style, son propos est presque semblable à celui de Las Cases : une description courte, reprenant d’ailleurs l’expression « rochers pelés » ; le silence de Napoléon ; la comparaison avec un tombeau enfin. A croire que les deux auteurs se sont concertés. La version de Marchand est cependant beaucoup plus factuelle que celle de Las Cases. Contrairement à lui, il ne se met pas en scène.Aucun journal autre que Gourgaud ne mentionne la fameuse phrase, même pas celui de Montholon qui aurait pu la lui reprendre. On peut en conclure que Napoléon n’a rien dit et n’a rien montré de ce qu’il ressentait. N’ayant rien à dire, la plupart des témoins, y compris O’Meara, passent rapidement sur l’épisode : l’île est en vue. Napoléon l’observe et ne dit mot. Puis l’on passe au lendemain, au débarquement.Le traitement de l’épisode est caractéristique de Las Cases. S’agissant d’un moment clé, il met en scène la situation, se décrit comme spectateur (permettant au lecteur de s’identifier à lui, pour mieux ressentir l’événement, dit la vérité enfin, mais l’exprime de belle manière, dans une optique littéraire, tragique : le combat de Napoléon est intérieur et suggéré, suffisamment cependant pour laisser une impression tenace au lecteur.La possibilité d’un Mémorial Les critiques de Gourgaud, de Lowe, à propos de Las Cases, le petit homme si cultivé, ont contribué à jeter un voile sur son désintéressement. Beaucoup le considèrent comme un opportuniste. Son honnêteté, son affection pour Napoléon, ne sont cependant pas douteux, comme en témoigne son comportement à son retour en Europe. Il semble que les griefs portent plutôt sur le fait qu’il aurait suivi l’Empereur dans le seul but d’écrire un bon livre et connaître la gloire.Ce reproche a-t-il un sens pour un écrivain ?  « L’on écrit que pour être entendu ; mais il faut en écrivant faire entendre de belles choses » dit La Bruyère. Chercher un sujet, le plus beau possible, le plus fascinant, c’est le but de tout écrivain, et Las Cases l’était. On oublie trop les épreuves qu’il dut subir pour écrire ce Mémorial : les heures et les heures de rédaction, le caractère de Napoléon, la méfiance des proches, puis, pendant des années, une vie errante en Europe. Tout cela, il l’accepta et ne s’en est jamais plaint. C’était le prix à payer pour rendre possible cette œuvre unique.Son départ de Sainte-Hélène intervient en 1816, sans doute arrangé, avec le consentement au moins tacite de l’Empereur. A cette époque, Longwood tenait encore : l’Empereur était en bonne santé, en possession de tous ses moyens. Son attitude avait encore cette dignité antique qui, peu à peu, disparut sous les coups de la maladie et de l’ennui. 1817 est le début de la fin. Las Cases ne la verra pas. Il a écrit l’essentiel, mis en valeur ce que Napoléon voulait laisser de lui.Imagine-t-on le Mémorial racontant par le menu la lente agonie ? la lente altération des facultés intellectuelles de l’Empereur, ses mesquineries que Bertrand note dans son style télégraphique ? Le Napoléon que Las Cases nous a légué est plus attachant, plus beau. Philosophe, il est assis sous un arbre, les bras croisés, et devise comme un sage, déjà en dehors du monde.Sans aucun doute, Napoléon était un peu cela, mais pas seulement, et il appartient à ceux que ses dernières années de vie intéressent, de rechercher dans les autres journaux, en se livrant d’abord à une étude de fond sur leur nature, de déterminer les autres facettes de cet homme étonnant.Les témoignages de Sainte-Hélène ne portent pas seulement sur Napoléon, car, même s’il en est le sujet exclusif, ils permettent aussi, par leur multitude et leur sujet (les actes et les paroles d’un seul homme dans un endroit clos), d’estimer la part d’incertitude auquel se heurte systématiquement l’historien face à des récits portant sur le même épisode.L’incertitude naît de la subjectivité humaine, tout ce qui est nous et que nous ne disons pas : nos partis pris, notre culture, notre presbytie même qui nous empêchera de voir correctement un événement ; nos intentions enfin, cette fois conscientes, qui vont orienter le récit. Intentionnelle ou non, la subjectivité révèle l’homme qui écrit et est inévitable ; elle conduit donc à la diversité des points de vue et rend impossible le rendu d’une réalité que nous ne percevons pas par elle-même. Plus que dans toute autre journal de Sainte-Hélène, celui de Las Cases nous paraît emblématique de ce primat de la subjectivité.Tous n’ont qu’un objet, Napoléon captif ; un lieu d’action, une île perdue, et une période (six ans au maximum). Ils portent sur des péripéties, et n’ont d’intérêt, en vérité, que pour la personne, Napoléon, qui en est le héros. A juste titre, on serait tenté de considérer ces témoignages comme appartenant à la « petite » histoire, au domaine de l’anecdote, s’ils n’étaient aussi la possibilité de toucher du doigt, en quelque sorte, et d’évaluer ce qui constitue le défi majeur de tout récit historique : la subjectivité de l’auteur. Elle éclate partout, à tout instant, pour les moindres détails. L’historien de Sainte-Hélène en est réduit à un travail d’élimination et à rechercher le probable.Cela n’est possible que si la subjectivité de chacun des protagonistes a été analysée et jaugée. Ce travail à notre sens n’a pas encore été fait totalement


Richesse inépuisable des témoignages de Sainte-Hélène. Revue du Souvenir Napoléonien, février-mars 2003.
Les origines de la légende napoléonienne, éditions Calman Levy.
Mémorial de Sainte-Hélène, éditions Garnier Frères 1961, page 5.
Emmanuel de Las Cases, dans sa biographie Las Cases, le mémorialiste de Napoléon, édition Fayard, page 194, ne la cite pas. Jean Pierre Gaubert, dans son Las Cases, l’abeille de Napoléon, édition Loubatière, 2003, la reprend, sans commentaire, comme Octave Aubry et Paul Ganière (légèrement modifiée) etc.
Bloc-note du 2 août 1959, cité par Gaubert op.cit.
Austerlitz, 2 décembre 1805, Edition fayard, p.19.
Journal de Sainte-Hélène, Edition Flammarion 1947; p.66
Le masque prophète et autres écrits de jeunesse.publié par M. Vox. Paris 1945. Texte consulté sur www.bmlisieux.com
Les paradis artificiels.
Mémorial, tome 1, p.252.
Mémorial, tome 1, p.761.
Mémorial, tome II, p. 249
Mémorial, p 525, op.cit.
Mémorial, tome II, p. 52. Op.cit.
Mémorial, tome I, p.406. op.cit.
Mémorial de Sainte Hélène, op. cit, p.158
Journal de Sainte-Hélène, op.cit p. 61.
Mémoires de Marchand, tome II, p.125
Journal de bord du secrétaire de l’amiral Cockburn, dans Napoléon à bord du Northumberland. Plon, 1936. p.136. Ce témoignage est d’autant plus indiscutable qu’il était de Glover, secrétaire de Cockburn, qui n’avait aucun intérêt à révéler que son chef avait mené le navire dans une zone sans vent, qui le fit arriver à Sainte-Hélène bien après les autres bateaux qui l’accompagnaient.
Mémorial, tome I, p.162. Op.cit.
idem.
Mémorial, tome II, 8 novembre 1816, p. 534.
Mémorial, tome I, op.cit., p.163
Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène, op.cit., p.63
Austerlitz, 2 décembre 1805. Op.cit. p. 231.
Récemment encore Jacques Jourquin, dans Sainte-Hélène, île de mémoire, Fayard 2005, se fait écho des doutes sur le désintéressement de Las Cases (p. 143).

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14/04/2024, 09:00

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Les Ensablés - La chambre des écureuils de Marie-Laure de Noailles

A l’automne dernier, sur les tables de la librairie chargées de l’abondante moisson de la rentrée littéraire, le regard est attiré par un livre relié entoilé d’un jaune éclatant, d’une romancière inconnue, Marie Laure. Son titre primesautier - La chambre des écureuils - intrigue : conte pour enfants ou ouvrage libertin ?
Ni l’un, ni l’autre, et il s’agit d’une réédition, chez Seghers, d’un roman écrit en 1946 -mais publié en 1955- par une femme hors du commun, bien plus célèbre comme mécène des arts et instigatrice de fastueuses fêtes mondaines, que comme écrivaine. Le pseudonyme de Marie Laure est en effet celui de Marie-Laure de Noailles, surnommée par l’une de ses biographes « la vicomtesse du bizarre ».

Par Marie Coat

31/03/2024, 09:00

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Les Ensablés - Sangs (1936) de Louise Hervieu (1878-1954)

La vie de Louise Hervieu (1878-1954) n'a pas été facile. Née hérédosyphilitique (cela existait encore en ce début de Troisième République), elle eut une santé fragile qui la contraignit à un moment de sa vie de se retirer et  ne plus se consacrer qu’à l’art graphique et à l’écriture… Enfin, pas tout à fait. Sensible pour des raisons évidentes aux problèmes de santé, elle milita activement à l’instauration du « carnet de santé » et parvint à ses fins en 1938.
En 1936, elle obtient pour « Sangs » (publié chez Denoël) le prix Femina au 4eme tour, l’histoire d’une enfant à l’hérédité implacable, que l’amour ni la richesse de sa famille ne peuvent guérir, ne peuvent écarter de la malédiction du « mauvais sang »
On n’échappe pas à son malheur.
Par Henri-Jean Coudy

17/03/2024, 09:00

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Les Ensablés - Dubalu de Bernard Waller (1934-2010), par Carl Aderhold

« Ouf,
            La bonne étape, le relais avant de s’élancer vers d’autres lieux, 
            à portée de main, en sortant de chez lui la première maison de la rue Granchois. »
Ainsi débute la grande aventure de Francis Dubalu, représentant de commerce la firme Breganti, qui part pour la première fois démarcher de nouveaux clients en province. 
Ce sont les éditions de La Grange Batelière dont on connaît le riche catalogue, qui ont eu la bonne idée de republier le premier roman de Bernard Waller. 
Initialement paru dans la prestigieuse revue NRF en novembre 1960 avant de connaître, un an plus tard les honneurs de la collection blanche, Dubalu est un texte d’une incroyable modernité, qui n’a pas pris une ride. 

Par Carl Aderhold

03/03/2024, 09:00

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Les Ensablés - Waterloo, Belges ou Français d'Albert du Bois (1872-1940)

Dans cette fiction historique qui prend place durant les Cent-Jours avec comme moment culminant la bataille de Waterloo, un Bruxellois d’origine flamande, Jean Van Cutsem, vit une crise existentielle : alors que le frère de sa fiancée wallonne rejoint Napoléon, il est pour sa part enrôlé dans l’armée hollandaise sous le commandement du Prince d’Orange… Un roman engagé et détonnant, où les questions de l’identité, de la loyauté et du courage s’affrontent avant tout dans le for intérieur d’un jeune soldat jeté malgré lui sur les routes de la guerre.

Par Louis Morès. 

18/02/2024, 09:00

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Les Ensablés - À propos de Claude Dravaine, par François Ouellet

J’ai commenté ici même, précédemment, la biographie de Maria Borrély (1890-1963) publiée par Danièle Henky en 2022 (Maria Borrély. La Vie d’une femme épanouie). Les romans de Borrély, qui s’apparentent à ceux de Giono et de Ramuz, sont à redécouvrir impérativement. Danièle Henky, dont le « sujet de prédilection, c’est le destin des femmes », expliquait-elle récemment, s’intéresse, dans son nouvel ouvrage, à l’écrivaine et journaliste Claude Dravaine (1888-1957). La Livradoise. L’Énigme Claude Dravaine est publié chez Hauteur d’Homme, une maison régionaliste sise dans une commune du Massif central. Par François Ouellet.

04/02/2024, 09:00

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Les Ensablés - Couleurs d'écriture, de Julien Blanc à Raymonde Vincent

Après Romans exhumés (chez EUD, 2014), Littérature précaire (toujours chez EUD, 2016), notre ami et chroniqueur des Ensablés, François Ouellet, publie aujourd’hui, sous sa direction, un nouvel opus dédié à la redécouverte d’auteurs oubliés, vaste domaine, on le sait, qu’une vie ne suffira jamais à explorer totalement. Il s’est entouré pour cela d’éminents spécialistes dont le regretté Bruno Curatolo, savant érudit, par ailleurs un des « redécouvreurs » de Raymond Guérin. Pour nos lecteurs assidus depuis quatorze ans (déjà !), ce livre est indispensable. Par Hervé Bel.

22/01/2024, 12:17

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Les Ensablés - La jeune fille verte de Paul-Jean Toulet (1867-1920)

Chers lecteurs des Ensablés, avec cet article d'Isabelle Luciat, se terminent nos chroniques de l'année 2023, l'occasion pour nous de vous souhaiter une très bonne année 2024 et de vous remercier pour votre fidélité (15 ans déjà). Hervé BEL

 

Récit enlevé d'une éducation sentimentale, La jeune fille verte se déroule dans la station thermale imaginaire de Ribamourt, inspirée de la ville de Salies-de-Béarn. Ce court roman livre également (et ce n'est pas son moindre attrait) une amusante chronique de la vie de province à la Belle Époque qui n'est pas sans rappeler « L'orme du mail » d'Anatole France, quoique sur un mode résolument léger et qui peut parfois tomber dans la facilité. Par Isabelle Luciat.

31/12/2023, 09:00

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Les Ensablés - Soldats bleus, journal intime (1914-1918) de Pierre Loti

A priori, publier le journal intime de Pierre Loti, sur la période couvrant la Première Guerre mondiale relève de la gageure, tant le style et l’œuvre de cet écrivain sont aujourd’hui passés de mode. Sa ferveur patriotique, sa soif d’en découdre avec l’ennemi, qui le pousse, alors qu’il a dépassé l’âge d’être mobilisé, à faire intervenir les plus hautes autorités, pour prendre part malgré tout à la guerre, nous est difficile à comprendre.  par Carl Aderhold  

10/12/2023, 09:08

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Les Ensablés - Ces messieurs du rugby, anthologie littéraire

 Alors que la coupe du monde de rugby vient de s’achever laissant un goût d’amertume aux Français sortis pour un petit point d’écart en quart de finale par les sud-Africains, on peut se consoler avec ces Messieurs du rugby, excellente anthologie littéraire consacrée uniquement à l’ovalie et publiée en poche dans la collection La Petite Vermillon à la Table ronde. Les maux s’envolent, les écrits restent. 

Par Denis Gombert.

26/11/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le voleur de Georges Darien, par Marie Coat

Si le nom de Georges Darien (1862-1921) ne vous évoque rien, c’est que vous n’avez lu ni Biribi ni Bas les cœurs ... ni surtout Le voleur, mais peut-être avez-vous vu l’adaptation qu’en fit Louis Malle en 1967 dans son film éponyme ? Ou la bande dessinée de Bernard Seyer en 1986, presque un siècle après la parution, en 1897, du roman d’origine (le premier d’un cycle intitulé Comédie inhumaine qui ne connaîtra qu’un second opus, L’épaulette). Par Marie Coat

12/11/2023, 09:00

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Les Ensablés - Martel en tête, d'André Vers (1924-2002)

André Vers, j’en ai déjà parlé avec émotion il y a quelques années, lors de la réédition chez Finitude de son roman « Misère du matin » (1953) qui relatait, avec drôlerie et mélancolie la vie en usine d’un jeune homme. Cette fois, je reprends la plume pour lui, à l’occasion de la réédition de son deuxième roman « Martel en tête » publié en 1967 aux éditions Edmond Nalis, et que la fidèle maison d'édition Finitude réédite. Dans ses mémoires « C’était quand hier ? » (1990), André Vers raconte toutes les péripéties qui ont accompagné sa parution. Par Hervé BEL.

29/10/2023, 22:17

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Les Ensablés - L'hôtel du Nord d'Eugène Dabit, “triste, poignant et beau”

Publié en 1929, L’Hôtel du Nord est le premier roman d'Eugène Dabit ((1898-1936voir ici et ici). Ce roman connut un succès inégalé dans la courte carrière de l'auteur, disparu brutalement en 1936 alors qu'avec un groupe d'écrivain français, il accompagnait André Gide dans un voyage en URSS. Issu d'un milieu modeste, marqué comme tous les jeunes gens de sa génération par la guerre de 1914, Eugène Dabit a fréquenté les milieux artistiques après la guerre et a gravi l'échelle sociale, sans jamais renier ses origines. Par Isabelle Luciat

15/10/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le Ciel de Nieflheim de Jacques Chardonne

Jacques Chardonne (1884-1968), le « romancier du couple », de Destinées sentimentales et de Romanesques, dont Gallimard a édité récemment la correspondance en trois volumes avec Paul Morand, a encore des lecteurs fidèles et convaincus — j’en connais quelques-uns. Ce n’est donc pas tout à fait d’un écrivain ensablé qu’il sera ici question, mais d’un livre que presque personne n’a lu, puisqu’il s’agit d’un ouvrage, écrit en 1943, qui était prêt pour l’impression, mais que Chardonne renonça à publier: Le Ciel de Nieflheim. Pour ses amis, Chardonne avait néanmoins procédé à un faible tirage privé ; on en trouve parfois un exemplaire en vente à fort prix en ligne.  Par François Ouellet

24/09/2023, 12:11

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Les Ensablés - Oeuvres de Hugues Rebell (1867-1905)

Avec une préface documentée de Nicolas d’Estienne d’Orves (notamment romancier « Prix Roger Nimier » et spécialiste de Rebatet), la collection « Bouquins » a publié récemment un recueil des œuvres principales de Hugues Rebell dont seuls les gens de mon âge rappelleront qu’elles furent rééditées dans les années 80 par Hubert Juin, dans la collection 10/18, avec d’autres auteurs « fin de siècle ». Par Hervé Bel.

11/09/2023, 11:55

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Les Ensablés - Le meneur de Loup (1857) d'Alexandre Dumas (1802-1870)

Dumas ? c’est Gaston Pescou, signant Peskow ou Peskov, mais aussi G. de Morlon, baron de Cherville, qui est en réalité –pour les trois-quarts- l’auteur caché de ce roman. Il est dans sa spécialité : le roman de chasse. Qu’on en juge par quelques titres tirés de sa bibliographie : Les Aventures d'un chien de chasse, Histoire d'un trop bon chien, Contes de chasse et de pêche, Contes d'un coureur des bois, Montcharmont le braconnier, Le Gibier plume et la même année Le Gibier poil, sa science s’étendant même aux sauvages horizons de l’Afrique et de l’Asie avec Les Éléphants, état sauvage, domestication.

Par Antoine Cardinale

27/08/2023, 09:00

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Les Ensablés - Les Étangs de la Double, de Geneviève Fauconnier

En 1995, les éditions Le Croît vif, à Royan (Charente Maritime), rééditaient trois romans de Geneviève Fauconnier (1886-1969) : Les Trois Petits Enfants bleus (1927), Claude (1933) et Les Étangs de la Double (1935). La même année, Omnibus reprenait Pastorale (1942), intégrant cet autre roman de la même auteure dans Gens de Charente et de Poitou, au sommaire duquel figurent aussi des romans de Jean-Richard Bloch, Pierre Véry, Ernest Pérochon, André Theuriet et Pierre Loti. En outre, Les Étangs de la Double reparaissait en 2020 aux éditions La Geste, à Niort, en Nouvelle-Aquitaine. Par François Ouellet.

13/08/2023, 11:19

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Les Ensablés - Le fer rouge de Paul-André Lesort, ou l'emprise

Paul-André Lesort (1915-1997) aurait pu intituler son cinquième roman L’emprise, mais il a choisi un titre plus incisif : Le fer rouge. Paru en 1957, l’ouvrage de ce romancier étiqueté « grand écrivain catholique » choqua autant les lecteurs que la critique, à quelques rares exceptions près comme Jean Cayrol (« Ce n’est pas un spectacle auquel il nous convie,...mais une quête, une aventure avec « risques et périls»... Son honneur est de déranger et de se déranger...Beaucoup n’ont pas compris la route surprenante qu’il put choisir sans avertissement »). Par Marie Coat.

30/07/2023, 10:05

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Les Ensablés - Petit Louis, d'Eugène Dabit

Chers amis des Ensablés, notre site accueille aujourd'hui une nouvelle contributrice, Isabelle Luciat, à qui nous souhaitons la bienvenue au sein de notre équipe. Pour son premier article, elle a choisi "Petit Louis" deuxième roman d'Eugène Dabit, qui avait rencontré le succès avec L'Hôtel du Nord, paru en 1929. Hervé BEL.

16/07/2023, 09:00

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Les Ensablés – Des hommes passèrent…, de Marcelle Capy

Pendant la première moitié du XXe siècle, de nombreux romans « champêtres » ont été publiés, et les Ensablés n’ont pas manqué d’en chroniquer. Parmi ceux qui nous ont particulièrement marqués, rappelons l’admirable Campagne (prix Femina 1937) de Raymonde Vincent que les éditions Le passeur viennent de rééditer et La vie d’un simple, d’Émile Guillaumin. Il me faut en ajouter un autre, récemment paru chez La Thébaïde d’une romancière complètement oubliée, Marcelle Capy. Par Hervé BEL

02/07/2023, 12:20

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Les Ensablés - Cinis in cinerem, de Régis Messac (1893-1945)

Les Éditions de La Grange Batelière achève par Cinis in cinerem (allusion à la Genèse « tu es poussière et tu retourneras à la poussière), la publication des quatre romans policiers de Régis Messac, auteur que nos amis des Ensablés commencent à connaître (Quinzinzinzilli, Le mystère de Monsieur Ernest). A mon goût, c’est le roman plus étonnant, le plus attachant aussi, car il s’y mêle le gothique, le fantastique, la psychanalyse et le scientisme du XIXème siècle, dans une ambiance mystérieuse : plaisir assuré pour tous ceux qui ont aimé Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Stevenson, Edgar Poe, et j’en passe. Par Hervé Bel

11/06/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le tramway des officiers (1973) de Georges Thinès

Georges Thinès  (1923-2016) est un écrivain belge de langue française né en 1923 à Liège et décédé en 2016 à Court-Saint-Étienne. D’abord attiré par les lettres classiques, il fut étudiant en philosophie et lettres à la Faculté universitaire Saint-Louis de Bruxelles. Après son engagement à la Royal Navy durant la guerre, Georges Thinès renonce à la philologie et s’oriente vers la psychologie. Professeur à l’université de Louvain, il fut un spécialiste de renommée mondiale dans le domaine de l’éthologie animale. Excellent musicien, fondateur de l’orchestre symphonique de Louvain, il fut encore poète, nouvelliste, romancier, dramaturge, essayiste. Par Armel Job

28/05/2023, 09:00

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Les Ensablés - Les aiguilles à tricoter de Denis Belloc, le bas bruit de la violence

Décédé en 2013 à l’âge de 64 ans, Denis Belloc ( (1949-2013) a marqué d’une empreinte noire la littérature française. Son œuvre, une dizaine de romans parus, s’abreuve au sirop de la rue. Mais ce liquide est violent et amer. C’est l’univers de la toxicomanie dans Képas (Lieu commun, 1989) ou de la prostitution dans Suzanne (Lieu commun 1988) qui forme le décor des romans de Belloc dont l’entière matière est autobiographique. Par Denis Gombert.

14/05/2023, 09:00

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Les Ensablés - Heureux les pacifiques de Raymond Abellio (1907-1986)

En janvier 1947, les éditions du Portulan publièrent un épais volume au titre biblique, « Heureux les pacifiques », que la critique accueillit avec force éloges, n’hésitant pas à parler de «roman fracassant et excitant » (Pierre de Boisdeffre), de « roman d’une génération » (Maurice Nadeau), tous se montrant impressionnés par  la justesse d’un tableau riche et complexe d’une époque charnière (1934-1945): ainsi Pierre Descaves, selon lequel ce roman est « sans aucun doute, le document le plus important, le plus impressionnant qui nous ait été donné depuis quinze ans, sur l’état d’une jeunesse que guettait le conflit de 1939-1940 et les années, noires et rouges, des refus ou des abandons ». Par Marie Coat

30/04/2023, 16:45

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Les Ensablés - Le renard à l'anneau d'or, de Nelly Kristink    

Mariève a vingt-trois ans lorsqu’elle épouse Gilles, de dix ans son aîné. Ce mariage la conduit à s’installer chez lui, dans un domaine forestier des Hautes Fagnes, à l’est de la Belgique. Le manoir du Rondbuisson, situé à l’orée du bois, est la résidence de quelques personnages rustiques et gentiment intrigants. Tout semble en place pour assurer le confort de Mariève, dans un cocon où l’on ressent plus qu’ailleurs le rythme envoûtant des saisons. Mais pourquoi n’y semble-t-elle pas heureuse ? C’est l’histoire de la lente dégradation d’un amour s’abîmant au grattage de l’écorce. Par Louis Morès. 

10/04/2023, 09:47

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Les Ensablés - Jeunes femmes en uniforme, de Terreska Torrès

« Elles sont les premières. Cinq filles. Jeunes, timides, heureuses, excités, cœurs battants et prêtes à mourir pour la France. » Nous sommes en 1940. La France vient de perdre la guerre. À Londres, la France libre sous l’impulsion du général de Gaulle fait ses premiers pas. Pour la première fois, les femmes prennent part au conflit sous l’uniforme français. Un Corps féminin de Volontaires de la France libre est créé, dans lequel s’enrôlent les héroïnes de ce roman, ainsi que son autrice, Tereska Torrès. Par Carl Aderhold.

26/03/2023, 17:17

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Les Ensablés - Kikou Yamata (1897-1975), la Japolyonnaise

Qui se souvient aujourd’hui de Kikou Yamata, une écrivaine née à Lyon en 1897 d’un père japonais et d’une mère française et décédée en 1975 à Genève ? Étonnante et attachante figure, auteure d’une œuvre importante. Par François Ouellet

12/03/2023, 10:00

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Les Ensablés - Génération hussards, de Marc Dambre

En septembre 2022, Marc Dambre, spécialiste de Roger Nimier, a publié chez Perrin une somme passionnante (je pèse mes mots) intitulée Génération hussards, en référence à une mouvance littéraire des années 50. L’occasion d’aborder avec lui non seulement la vie et la production littéraire des « hussards » les plus connus, mais aussi d’en (re)découvrir d’autres, dont Stephen Hecquet, objet d’un récent article des Ensablés, et de revisiter trente années de vie culturelle française. Par Hervé Bel

20/02/2023, 09:56

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Les Ensablés - Henry Thoreau sauvage, de Léon Bazalgette

Emmanuel Bluteau m’a envoyé ce livre, Henri Thoreau sauvage, qu’il vient de rééditer dans sa maison d’édition, la Thébaïde, avec ce petit mot : « Voilà un vrai ensablé ! ». Par Hervé Bel.

05/02/2023, 09:00

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Les Ensablés - Deutschland de René Trintzius (1898-1953)

Quiconque vous demanderait ce qu’évoque pour vous le nom de Trinztius, vous resteriez coi ou chercheriez en vain du côté des érudits anversois de la Renaissance. Bien oublié aujourd’hui, René Trintzius fut très connu dans le monde des lettres de la première moitié du siècle dernier. Né en 1898 dans une famille bourgeoise de Rouen -son père était un architecte renommé- il abandonna très en amont une carrière de magistrat pour se consacrer dans un premier temps au journalisme, puis rapidement à l’écriture de pièces de théâtre et de romans. Par Marie Coat

22/01/2023, 09:00

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Les Ensablés - Malpertuis (1943) de Jean Ray (1887-1964)

Au carrefour de ruelles obscures se dresse Malpertuis. Quentin Moretus Cassave, le maître de cette grande maison, s’éteint sur son lit de mort et fait lire à sa famille réunie les articles de son testament. Pour recevoir l’héritage, les héritiers doivent s’engager à venir vivre au sein de ce lieu rempli de mystères et seul le dernier d’entre eux recevra la fortune. Le dernier ? Dans cette demeure hantée peuplée d’une faune étrange et où le temps s’étire à la croisée des mondes, les périls sont immenses. Jean-Jacques Grandsire, un jeune neveu de Cassave, nous confie avec effroi les heurts et malheurs de Malpertuis. Un chef-d’œuvre du fantastique belge à redécouvrir. Par Louis Morès. 

08/01/2023, 09:00

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Les Ensablés - une biographie de Marie Borrély (1890-1963)

J’ai parlé, il y a quelques mois dans cette chronique, de Maria Borrély (1890-1963), une romancière d’exception de la Haute-Provence. Voici qu’une belle biographie vient de lui être consacrée par Danièle Henky aux éditions Le Papillon rouge, Maria Borrély. La Vie d’une femme éblouie. La biographe, qui a commencé à s’intéresser à Maria Borrély au début des années 2000, a pu avoir accès aux archives de l’écrivaine, se nourrir des souvenirs de Pierre Borrély, le cadet des deux fils de l’écrivaine, qu’elle a maintes fois rencontré, travailler aux premières rééditions avec Paulette Borrély, la femme de Pierre. Par François Ouellet

25/12/2022, 09:00

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Les Ensablés - La baie des Wallons (1991) de Viviane Dumont

Dernier tome d’une trilogie de romans historiques suivant sur trois générations l’histoire d’une famille aux XVIe et XVIIe siècles dans les Provinces-Unies et les Pays-Bas espagnols, La Baie des Wallons relate les aventures du jeune Tristan de Noirfontaine, un orphelin seul héritier de sa lignée ne rêvant que d’exploration au point de s’embarquer dans un navire à la conquête du Nouveau Monde. C’est avec enthousiasme qu’il participera àl’émergence d’une nouvelle ville et d’une société lui offrant une vie pleine de promesses, à condition de faire preuve de prudence et de ne pas oublier ses racines.

Par Louis Morès.

11/12/2022, 09:00

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Les Ensablés - Adieu mes quinze ans de Claude Campagne

Un chef-d’œuvre de la littérature jeunesse : Adieu mes quinze ans fut en 1960 un véritable phénomène éditorial : plus de 650.000 exemplaires écoulés. Le livre fut traduit en 11 langues et adapté en un feuilleton de 10 épisodes qui fit les beaux jours de l’ORTF au tout début des années 70. Il faut croire que ce roman sur l’adolescence possédait quelque chose de particulier qui avait pu toucher toute une génération. Elle se retrouvait dans le portrait de Fanny, l’héroïne du roman qui voyait du jour au lendemain sa vie bousculée avec l’apparition de deux êtres et d’un secret. Mais quoi ? Par Denis Gombert

27/11/2022, 11:34

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Mille Saisons. Tome 1, La géante et le naufrageur

14/05/2024, 10:20

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Kindergarten Wars : ça va saigner dans les bacs à sable  

Un petit enfant joue dans la cour de récré quand des grenades volent dans sa direction. Heureusement, la maîtresse vigilante les renvoie à l'expéditeur d'un habile coup de pelle à sable. Bienvenue dans la maternelle la plus sécurisée du monde. Les criminels reconvertis qui y travaillent parviendront-ils à trouver l’amour ? Une comédie décalée sur fonds d’explosions et de fusillades. 

14/05/2024, 10:11

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Monstres

14/05/2024, 09:18

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Le monde glorieux

13/05/2024, 18:33

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La cité des druides. Bâtisseurs de l'ancienne Gaule

13/05/2024, 18:29

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De la favela à la renommée littéraire

BONNES FEUILLES  – Exclu du rôle de prince dans une pièce théâtrale scolaire en raison de sa couleur de peau, Fio Jasmin a été profondément marqué par cet épisode. Des années plus tard, il devient un grand séducteur. 

13/05/2024, 18:26

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Des livres pour tout savoir sur les fondateurs de PayPal

La révolution PayPal est associée à des noms désormais extrêmement célèbres. Si le plus connu d’entre eux reste Elon Musk, il faut savoir qu’il n’était pas à l’origine du projet, mais fondateur, de son côté, d’une société de banque en ligne dénommée X.com. 

13/05/2024, 16:47

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Coup de foudre, après la fin du monde

Conte post-apocalyptique, Once upon a time at the end of the world (trad. Julien Di Giacomo) raconte la rencontre entre Maceo et Mezzy, deux adolescents aussi esseulés l’un que l’autre. L’alliance de la carpe et du lapin, dans un univers où l’une mangeait plutôt du rat et l’autre des confiseries…

13/05/2024, 14:33

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Marie-Adélaïde de Savoie, l'éphémère duchesse au cœur des intrigues royales

« Qui fut donc Marie-Adélaïde de Savoie, mère de Louis XV ? » Telle est la question à laquelle essaie de répondre l’historienne Elisabetta Lurgo en publiant la biographie de la duchesse de Bourgogne chez Perrin, Marie-Adélaïde de Savoie - Duchesse de Bourgogne, mère de Louis XV.

13/05/2024, 11:20

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Thilliez exhume les sordides secrets du grand Nord canadien

2016. Le Grand Nord du Canada. Celui dont l’accès ressemble aux cercles concentriques de l’enfer dantesque. Ces villes si éloignées de la civilisation, qu'elles incarnent l'ultime étape avant la fin du monde. Et des températures négatives hors norme. Telles qu’orteils et doigts ne connaissent pas même le stade des engelures : ils tombent directement… 

12/05/2024, 19:03

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BuzzKill, héros sans pouvoirs s'il n'est pas drogué ou ivre

Je confesse une réelle passion, survenue voilà quelques mois, pour le scénariste Donny Cates. Assez peu intéressé (en tout cas pour le moment), par le travail d’auteur qu’il a pu réaliser dans les grandes maisons de comics, j’ai remonté le cours des œuvres publiées chez Dark Horse Comics et Images Comics. Motif ? Elles ont déployé les bases d’un univers personnel et extrêmement puissant.

12/05/2024, 13:06

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Les secrets de la jeunesse enfin dévoilés 

BONNES FEUILLES – Vieillir en pleine forme, sans recourir aux médicaments, le plus longtemps possible ?  Le Dr Christophe de Jaeger, grâce à ses compétences en médecine et en recherche, a élaboré une stratégie claire et exhaustive pour maintenir sa santé à tout âge.

12/05/2024, 08:00

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Luis, l'homme qui jouait de l'air

BONNES FEUILLES – Vincent, que tous nomment Luis en hommage à Armstrong, excelle dans une forme rare d’art musical : il joue de la trompette sans l’instrument. Mais le virtuose se confronte rapidement aux jugements liés à son obésité. S’ensuit une balade introspective.

12/05/2024, 07:30

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À Strasbourg, des expérimentations médicales sur les prisonniers

BONNES FEUILLES - Un an après l'invasion de la France par la Wehrmacht en 1940, le camp de concentration de Natzweiler est établi en Alsace, alors annexée par l'Allemagne, en mai 1941, sous les ordres de Heinrich Himmler, Reichsführer-SS. 

11/05/2024, 08:30

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La vraie histoire des corsaires, de Surcouf au Sea Shepherd

BONNES FEUILLES - Dominique Le Brun, écrivain renommé spécialiste du monde maritime, explore dans son dernier ouvrage la saga captivante des corsaires. 

11/05/2024, 07:30

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Churchill et le D-Day : les secrets du Débarquement  

BONNES FEUILLES - Ce nouvel ouvrage apporte un éclairage original sur l'histoire des préparatifs secrets du Débarquement de Normandie, en exploitant les archives personnelles de Winston Churchill. 

11/05/2024, 06:30

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Vampiriser des planètes entières pour rester éternellement jeune

Dans l’univers de Valiant, que propose l’éditeur Bliss, Gilad occupe une place particulière : celle de soldat immortel – aka Le Guerrier Éternel – présent depuis la nuit des temps (et peut-être même dès l’aurore de la nuit des temps…). Il protège l’Humanité, certes, mais avant tout le géomancien. Dans cet épisode, c’est plutôt LA géomancienne… Tama, que l’Impératrix Virago a décidé de dévorer. Parce qu’elle est comme ça, Virago, elle bâfre de l’énergie vitale…

10/05/2024, 17:47

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De fiction et de larmes virtuelles : La Clé USB, de J.P. Toussaint

Son titre l’indique : le premier volet du nouveau cycle romanesque de Jean-Philippe Toussaint, La Clé USB, paru en 2019, est une nouvelle version du livre sur rien dont rêvait Flaubert. Par Galien Sarde. 

10/05/2024, 16:47

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A Vicious Circle Tome 2

10/05/2024, 15:44

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Etre à sa place. Habiter sa vie, habiter son corps

10/05/2024, 08:35

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Orbital. Une journée, seize aurores

10/05/2024, 08:27

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Vivre pour les caméras

10/05/2024, 08:25

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Le tour du monde en 4 contes

BONNES FEUILLES - Le tour du monde des contes c'est des incroyables versions de quatre grands contes racontés à travers le monde. Avec 18 textes on peut (re)découvrir Les trois petits cochons, Les musiciens de Brême, Le lièvre et la tortue et Tom Pouce.

10/05/2024, 08:00