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Notes de voyages : "Tristes tropiques", de Claude Lévi-Strauss

« Je hais les voyages et les explorateurs » : ceux qui ont connu cet été, cher Hervé, les moustiques dingues, les méduses sur les plages, les colibacilles dans la salade, l’artisanat local industriel, les bouchons sur les autoroutes, les nuits d’attente à la gare Montparnasse, les bagarres d’aéroport, les flammes léchant le camping, les locations bancales et les notes salées souscriront à cette déclaration désabusée qui ouvre Tristes tropiques.

Le 29/10/2017 à 09:00 par Les ensablés

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29/10/2017 à 09:00

Les ensablés

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Pour ma part, je suis resté à la maison et je me suis dépaysé en lisant ce grand livre de Claude Lévi-Strauss. Ce n’est pas un roman, mais à sa parution, en 1955, les jurés Goncourt ont songé à lui décerner leur prix, tant l’ouvrage est divers, coloré, humain, et trempé dans une prose tantôt chirurgicale, tantôt luxuriante.

Par Laurent Jouannaud

On ne brûle que ce qu’on a adoré et Claude Lévi-Strauss déteste les voyages après avoir voyagé loin et longtemps. Son livre nous conduit au Brésil, mais aussi en Inde, au Pakistan, aux Antilles, à New York. Jeune agrégé de philosophie, alors qu’il s’ennuie en lycée, on lui propose en 1934 d’aller enseigner la sociologie à l’Université de Sao Paulo et de faire accessoirement de l’ethnographie : « Les faubourgs de Sao Paulo sont remplis d’Indiens, vous leur consacrerez vos week-ends. »  Mais il n’y a pas de vrais Indiens en ville. S’il y en a encore quelque part, c’est en Amazonie. Robinson part dans la jungle à la recherche de Vendredi. C’est le Mato Grosso, la « grande brousse », sur le pourtour du bassin amazonien.

Lévi-Strauss raconte ses quatre années d’aventure au cœur du Brésil. Il y a des pistes où les camions s’ensablent ou s’enlisent. « Mais toujours domine une impression d’immensité : le sol est si uni, les pentes si faibles que l’horizon s’étend sans obstacles jusqu’à des dizaines de kilomètres : une demi-journée se passe à parcourir un paysage contemplé depuis le matin, répétant exactement celui traversé la veille, de sorte que perception et souvenir se confondent dans une obsession d’immobilité. » Ailleurs, on avance à cheval : « Je me rappelle seulement des heures de chevauchée saccadée par l’amble de nos montures. » Il y a des crocodiles, des termites, des piranhas, des serpents (« nous entendîmes un froissement : c’était un boa long de sept mètres que notre conversation avait réveillé »), ou des oiseaux qu’on peut toucher car ils n’ont jamais vu d’hommes et n’ont pas peur. La forêt inspire des pages magnifiques : « Vue de l’intérieur, cette masse confuse devient un univers monumental », à plusieurs degrés, depuis le sol jusqu’ « aux étages aériens », « vastes coupoles, tantôt vertes, tantôt effeuillées, mais alors recouvertes de fleurs blanches, jaunes, orangées, pourpres ou mauves ».

Il y a des fleuves dont le moindre a déjà 100 mètres de large, ou des rapides qu’il faut franchir à pied : on décharge, on sort la pirogue de l’eau, on la transporte à la main après les rapides, on transporte les bagages, on recharge, on repart sur le fleuve, jusqu’au prochain rapide. Avant la nuit, on défriche un coin de forêt pour bivouaquer, on sort les hamacs et Lévi-Strauss cale les pans de sa moustiquaire avec son revolver, comme dans un roman de Malraux. Parfois on dort allongé par terre, comme les indigènes, ou appuyé à un tronc d’arbre sous la pluie battante, ou sur un monceau d’épis de maïs qui fournissent une couche confortable : « Tous ces corps oblongs glissent les uns contre les autres et l’ensemble se modèle à la forme du dormeur. » On mange ce qu’on a emporté : bolachas (pain de farine sans levain agglomérée avec de la graisse). On mange ce qu’on trouve en chemin, du singe, par exemple : « Il suffit d’une balle dans leurs troupes bondissantes pour abattre à coup presque sûr une pièce de ce gibier ; rôtie, elle devient une momie d’enfant aux mains crispées, et offre en ragoût la saveur de l’oie. »  Il y a les bananiers sauvages, appelés pacovas, ou les noix du Brésil, les toquais, grosses noix triangulaires, à pulpe laiteuse et bleutée. Ou les koros, « larves pâles qui pullulent dans certains troncs d’arbre pourrissants. » On boit l’eau des marais, et le maté « qui contient un alcaloïde analogue à ceux du café, du thé et du chocolat, mais dont le dosage explique peut-être la vertu apaisante en même temps que revigorante ». Pour aller chez les Nambikwara, l’expédition utilise des bœufs pour le transport du matériel ; ils ont chacun un nom : Piano, Chicolate, Taruma, Lavrado, Salino, Rochedo, Motor, etc., Lévi-Strauss égrène leurs 29 noms. Il aime les animaux : Lucinda, un petit singe femelle, s’est entichée de lui et s’accroche définitivement à sa botte gauche lors de son expédition chez les Tupi-Kawahib ; il la ramènera en France.

 Le but, c’est de rencontrer des tribus sauvages : « Dans quel ordre décrire ces impressions profondes et confuses qui assaillent le nouvel arrivant dans un village dont la civilisation est restée relativement intacte ? » Ces tribus ont pour nom Caduvéo, Bororo, Nambikwara, Mundé, Tupi-Kawahib, et elles sont dans cet ordre d’éloignement, du sud du Brésil jusqu’aux confins de l’Amazonie. Il ne s’agit pas de faire de l’ « ethnologie du dimanche ». A 500 km de Sao Paulo, au fleuve Parana, il y a déjà des Indiens, mais « à ma grande déception, les Indiens du Tibagy n’étaient donc, ni complètement des vrais indiens ni, surtout, des sauvages ». Il faut aller plus loin, toujours plus loin. Lévi-Strauss croise pas mal d’Indiens en chemin, mais ce sont des Indiens depuis longtemps en contact avec les immigrants européens.

Ces peuples fascinent Lévi-Strauss. « Adorable civilisation », dit-il en parlant des Caduvéo. Ce n’est pas un mot d’ethnologue mais le mot d’un homme qui s’incline devant ses frères. L’auteur déplore que les différences entre individus, entre cultures, au lieu de susciter le respect de l’autre suscitent des hiérarchies et des classements. Lévi-Strauss observe et analyse : « Chez les Bororo, je m’étais convaincu de l’exceptionnel degré de raffinement, sur le plan sociologique et religieux, de tribus considérées jadis comme dotées d’une culture très grossière. » Il voulait  rencontrer « les premiers habitants du Brésil, qui auraient été soit oubliés au fond de leur brousse, soit refoulés peu de temps avant la découverte ». Il ne les trouvera pas : l’être humain forme toujours déjà une société avec ses règles. « Il manque l’empreinte de Vendredi ». Les groupes qu’il a rencontrés, divers par leur physique et leurs dialectes, résolvent de façon différente la question politique (chef, pas de chef) ou la question sexuelle (polygamie, famille nucléaire, homosexualité). L’homme est partout divers. Il n’y a pas de premier homme, pas d’enfance de l’humanité. C’est comme le Big-Bang, mon cher Hervé, il recule sans cesse, il y a certainement quelque chose avant.

Tristes Tropiques, ce ne sont pas uniquement les aventures d’Indiana Jones. L’auteur se livre évidemment à quelques savantes analyses structuralistes sur les sociétés indiennes. Les motifs de décoration obéissent à « un dualisme qui se projette sur des plans successifs comme dans un salon de miroirs : hommes et femmes, peinture et sculpture, représentation et abstraction, angle et courbe, géométrie et arabesque, col et panse, symétrie et asymétrie, ligne et surface bordure et motif, pièce et champ, figure et fond. » La disposition des cases d’un village ne se fait pas au hasard mais correspond aux relations de parenté. Il y a la description minutieuse des lois du mariage entre membres des tribus, ou celle des rapports complexes entre morts et vivants. Il y a des croquis explicatifs. Il y a la reproduction à la main des motifs qui illustrent les murs des cases, ou celle des divers empennages des flèches, ou celle des décorations sur cuir ou sur poteries. Il y a la description précise de telle ou telle préparation culinaire. On voit comment sont construites les cases, rondes ou carrées, avec toit en pente ou sans pente, avec cloison fixe ou mobile. Il n’y a pas grand-chose à décrire au point de vue vestimentaire. Les indiens sont le plus souvent nus, avec parfois un pagne, ou une sorte de châle sur les épaules. Sauf l’étui pénien pour les mâles, dont Lévi-Strauss décrit en détail la confection : « Les deux côtés d’une feuille fraîche de bananier furent arrachés de la nervure centrale et débarrassés du rebord extérieur coriace, puis pliés en deux dans le sens de la longueur. En imbriquant les deux pièces (d’environ sept centimètres sur trente centimètres) l’une dans l’autre, de façon que les pliures se rejoignent à angle droit, on obtient une sorte d’équerre faite de deux épaisseurs de feuille pour les côtés, et de quatre au sommet où les deux bandes s’entrecroisent ; cette partie est alors rabattue sur elle-même selon sa diagonale et les deux bras coupés et jetés, si bien que l’ouvrier n’a plus entre ses mains qu’un petit triangle isocèle formé de huit épaisseurs ; celui-ci est arrondi autour du pouce, d’avant en arrière, les sommets des deux angles  inférieurs sont sectionnés et les bords latéraux cousus à l’aide d’une aiguille de bois et de fil végétal. » J’ai l’impression que l’auteur s’amuse avec le lecteur ! En tout cas, la sexualité ne semble pas plus naturelle là-bas qu’ici.

Tristes Tropiques, c’est un fourre-tout. L’auteur y raconte comment, démobilisé après l’armistice de 1940, révoqué de l’Education nationale parce qu’il est juif, il a décidé de quitter la France, avec la grosse malle où il a gardé les notes qui vont lui servir à écrire sa thèse et, un jour, Tristes Tropiques ; c’est son seul bagage, qui éveille partout la méfiance. Lévi-Strauss nous fait réfléchir : « Un voyage s’inscrit simultanément dans l’espace, dans le temps et dans la hiérarchie sociale.» En changeant de pays, nous changeons d’année : certaines régions sont le passé des nôtres, ou leur avenir. Pauvres ici, nous sommes riches  et donc puissants là-bas, ce qui rend impossibles « la bonne foi, le sens du contrat, la capacité de s’obliger. » Lévi-Strauss a déjà la claire conscience du prix que notre civilisation fait payer aux autres cultures : « L’ordre et l’harmonie de l’Occident exigent l’élimination d’une masse prodigieuse de sous-produits maléfiques dont la terre est aujourd’hui infectée. Ce que d’abord vous nous montrez, voyages, c’est notre ordure lancée au visage de l’humanité. »

 Lévi-Strauss perçoit que l’unification, la mondialisation, sont en marche. C’est une tendance profonde. Les différences entre populations ne sont que l’effet d’un retard qui sera bientôt comblé : « Quand il était encore jeune, le plus Ancien monde esquissait déjà le visage du Nouveau. Je me méfie donc des contrastes superficiels et du pittoresque apparent ; ils tiennent parole trop peu de temps. Ce que nous nommons exotisme traduit une inégalité de rythme, significative pendant le laps de quelques siècles. » La vie urbaine  semble notre destin depuis déjà Babylone et Athènes.

Les indiens vivent en se pliant à leur environnement : nous voulons transformer le nôtre et dépasser les limites naturelles. Lévi-Strauss s’interroge : « Quelles usures, quelles irritations inutiles ne nous épargnerions-nous pas si nous acceptions de reconnaître les conditions réelles de notre expérience humaine ? » Se plier aux limites ou les dépasser ? Vaincre la nature ou s’y soumettre ? Vaste question.

Il y a des réflexions passionnantes sur Rousseau (j’aimerais relire Les Confessions, mais c’est si long !) et des remarques étonnamment actuelles sur l’Islam, une religion qui ne se laisse pas faire. Il y a un éloge de la montagne « à vaches », qu’on parcourt à pied, sans équipement. Je retiens les réflexions de l’auteur sur l’écriture. Dans cette technique géniale qui a permis à la science de grandir en se sédimentant, l’auteur voit la matrice du pouvoir absolu : « Si mon hypothèse est exacte, il faut admettre que la fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l’asservissement. L’emploi de l’écriture à des fins désintéressées, en vue de tirer des satisfactions intellectuelles et esthétiques, est un résultat secondaire, si même il ne se réduit pas le plus souvent à un moyen pour renforcer, justifier ou dissimuler l’autre. » Et j’ai relevé, cher Hervé, cette notation qui me rend un peu triste : les Nambikwara n’ont qu’un mot pour dire joli et jeune, et un autre pour dire laid et vieux.

 En fouillant sur YouTube, je suis tombé sur une interview de Lévi-Strauss par Pivot. Lévi-Strauss explique qu’il a commencé à rédiger en 1939, après ses aventures amazoniennes, un roman, intitulé Tristes Tropiques. Il a vite compris qu’il n’avait pas assez d’imagination pour être romancier. Il a abandonné. Quinze ans plus tard, sur un coup de colère, il écrit en 4 mois un livre protéiforme et lui donne le titre pressenti pour sa tentative romanesque avortée. C’est avec lui que j’ai fait au mois d’août, chez moi, tous les matins, un grand voyage dans l’espace et dans le temps, sans moustiques ni boa. C’est le miracle de la littérature.

P.-S. :

1) Après ce livre, Claude Lévi-Strauss a encore beaucoup voyagé ! On ne se refait pas.

2) Appâté, j’ai commencé à lire une  biographie de Claude Lévi-Strauss : Emmanuelle Loyer, Lévi-Strauss, Flammarion, 2015. Passionnant.

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Pendant la première moitié du XXe siècle, de nombreux romans « champêtres » ont été publiés, et les Ensablés n’ont pas manqué d’en chroniquer. Parmi ceux qui nous ont particulièrement marqués, rappelons l’admirable Campagne (prix Femina 1937) de Raymonde Vincent que les éditions Le passeur viennent de rééditer et La vie d’un simple, d’Émile Guillaumin. Il me faut en ajouter un autre, récemment paru chez La Thébaïde d’une romancière complètement oubliée, Marcelle Capy. Par Hervé BEL

02/07/2023, 12:20

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Les Ensablés - Cinis in cinerem, de Régis Messac (1893-1945)

Les Éditions de La Grange Batelière achève par Cinis in cinerem (allusion à la Genèse « tu es poussière et tu retourneras à la poussière), la publication des quatre romans policiers de Régis Messac, auteur que nos amis des Ensablés commencent à connaître (Quinzinzinzilli, Le mystère de Monsieur Ernest). A mon goût, c’est le roman plus étonnant, le plus attachant aussi, car il s’y mêle le gothique, le fantastique, la psychanalyse et le scientisme du XIXème siècle, dans une ambiance mystérieuse : plaisir assuré pour tous ceux qui ont aimé Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Stevenson, Edgar Poe, et j’en passe. Par Hervé Bel

11/06/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le tramway des officiers (1973) de Georges Thinès

Georges Thinès  (1923-2016) est un écrivain belge de langue française né en 1923 à Liège et décédé en 2016 à Court-Saint-Étienne. D’abord attiré par les lettres classiques, il fut étudiant en philosophie et lettres à la Faculté universitaire Saint-Louis de Bruxelles. Après son engagement à la Royal Navy durant la guerre, Georges Thinès renonce à la philologie et s’oriente vers la psychologie. Professeur à l’université de Louvain, il fut un spécialiste de renommée mondiale dans le domaine de l’éthologie animale. Excellent musicien, fondateur de l’orchestre symphonique de Louvain, il fut encore poète, nouvelliste, romancier, dramaturge, essayiste. Par Armel Job

28/05/2023, 09:00

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Les Ensablés - Les aiguilles à tricoter de Denis Belloc, le bas bruit de la violence

Décédé en 2013 à l’âge de 64 ans, Denis Belloc ( (1949-2013) a marqué d’une empreinte noire la littérature française. Son œuvre, une dizaine de romans parus, s’abreuve au sirop de la rue. Mais ce liquide est violent et amer. C’est l’univers de la toxicomanie dans Képas (Lieu commun, 1989) ou de la prostitution dans Suzanne (Lieu commun 1988) qui forme le décor des romans de Belloc dont l’entière matière est autobiographique. Par Denis Gombert.

14/05/2023, 09:00

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Les Ensablés - Heureux les pacifiques de Raymond Abellio (1907-1986)

En janvier 1947, les éditions du Portulan publièrent un épais volume au titre biblique, « Heureux les pacifiques », que la critique accueillit avec force éloges, n’hésitant pas à parler de «roman fracassant et excitant » (Pierre de Boisdeffre), de « roman d’une génération » (Maurice Nadeau), tous se montrant impressionnés par  la justesse d’un tableau riche et complexe d’une époque charnière (1934-1945): ainsi Pierre Descaves, selon lequel ce roman est « sans aucun doute, le document le plus important, le plus impressionnant qui nous ait été donné depuis quinze ans, sur l’état d’une jeunesse que guettait le conflit de 1939-1940 et les années, noires et rouges, des refus ou des abandons ». Par Marie Coat

30/04/2023, 16:45

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Les Ensablés - Le renard à l'anneau d'or, de Nelly Kristink    

Mariève a vingt-trois ans lorsqu’elle épouse Gilles, de dix ans son aîné. Ce mariage la conduit à s’installer chez lui, dans un domaine forestier des Hautes Fagnes, à l’est de la Belgique. Le manoir du Rondbuisson, situé à l’orée du bois, est la résidence de quelques personnages rustiques et gentiment intrigants. Tout semble en place pour assurer le confort de Mariève, dans un cocon où l’on ressent plus qu’ailleurs le rythme envoûtant des saisons. Mais pourquoi n’y semble-t-elle pas heureuse ? C’est l’histoire de la lente dégradation d’un amour s’abîmant au grattage de l’écorce. Par Louis Morès. 

10/04/2023, 09:47

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Les Ensablés - Jeunes femmes en uniforme, de Terreska Torrès

« Elles sont les premières. Cinq filles. Jeunes, timides, heureuses, excités, cœurs battants et prêtes à mourir pour la France. » Nous sommes en 1940. La France vient de perdre la guerre. À Londres, la France libre sous l’impulsion du général de Gaulle fait ses premiers pas. Pour la première fois, les femmes prennent part au conflit sous l’uniforme français. Un Corps féminin de Volontaires de la France libre est créé, dans lequel s’enrôlent les héroïnes de ce roman, ainsi que son autrice, Tereska Torrès. Par Carl Aderhold.

26/03/2023, 17:17

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Les Ensablés - Kikou Yamata (1897-1975), la Japolyonnaise

Qui se souvient aujourd’hui de Kikou Yamata, une écrivaine née à Lyon en 1897 d’un père japonais et d’une mère française et décédée en 1975 à Genève ? Étonnante et attachante figure, auteure d’une œuvre importante. Par François Ouellet

12/03/2023, 10:00

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Les Ensablés - Génération hussards, de Marc Dambre

En septembre 2022, Marc Dambre, spécialiste de Roger Nimier, a publié chez Perrin une somme passionnante (je pèse mes mots) intitulée Génération hussards, en référence à une mouvance littéraire des années 50. L’occasion d’aborder avec lui non seulement la vie et la production littéraire des « hussards » les plus connus, mais aussi d’en (re)découvrir d’autres, dont Stephen Hecquet, objet d’un récent article des Ensablés, et de revisiter trente années de vie culturelle française. Par Hervé Bel

20/02/2023, 09:56

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Les Ensablés - Henry Thoreau sauvage, de Léon Bazalgette

Emmanuel Bluteau m’a envoyé ce livre, Henri Thoreau sauvage, qu’il vient de rééditer dans sa maison d’édition, la Thébaïde, avec ce petit mot : « Voilà un vrai ensablé ! ». Par Hervé Bel.

05/02/2023, 09:00

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Les Ensablés - Deutschland de René Trintzius (1898-1953)

Quiconque vous demanderait ce qu’évoque pour vous le nom de Trinztius, vous resteriez coi ou chercheriez en vain du côté des érudits anversois de la Renaissance. Bien oublié aujourd’hui, René Trintzius fut très connu dans le monde des lettres de la première moitié du siècle dernier. Né en 1898 dans une famille bourgeoise de Rouen -son père était un architecte renommé- il abandonna très en amont une carrière de magistrat pour se consacrer dans un premier temps au journalisme, puis rapidement à l’écriture de pièces de théâtre et de romans. Par Marie Coat

22/01/2023, 09:00

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Les Ensablés - Malpertuis (1943) de Jean Ray (1887-1964)

Au carrefour de ruelles obscures se dresse Malpertuis. Quentin Moretus Cassave, le maître de cette grande maison, s’éteint sur son lit de mort et fait lire à sa famille réunie les articles de son testament. Pour recevoir l’héritage, les héritiers doivent s’engager à venir vivre au sein de ce lieu rempli de mystères et seul le dernier d’entre eux recevra la fortune. Le dernier ? Dans cette demeure hantée peuplée d’une faune étrange et où le temps s’étire à la croisée des mondes, les périls sont immenses. Jean-Jacques Grandsire, un jeune neveu de Cassave, nous confie avec effroi les heurts et malheurs de Malpertuis. Un chef-d’œuvre du fantastique belge à redécouvrir. Par Louis Morès. 

08/01/2023, 09:00

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Les Ensablés - une biographie de Marie Borrély (1890-1963)

J’ai parlé, il y a quelques mois dans cette chronique, de Maria Borrély (1890-1963), une romancière d’exception de la Haute-Provence. Voici qu’une belle biographie vient de lui être consacrée par Danièle Henky aux éditions Le Papillon rouge, Maria Borrély. La Vie d’une femme éblouie. La biographe, qui a commencé à s’intéresser à Maria Borrély au début des années 2000, a pu avoir accès aux archives de l’écrivaine, se nourrir des souvenirs de Pierre Borrély, le cadet des deux fils de l’écrivaine, qu’elle a maintes fois rencontré, travailler aux premières rééditions avec Paulette Borrély, la femme de Pierre. Par François Ouellet

25/12/2022, 09:00

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Les Ensablés - La baie des Wallons (1991) de Viviane Dumont

Dernier tome d’une trilogie de romans historiques suivant sur trois générations l’histoire d’une famille aux XVIe et XVIIe siècles dans les Provinces-Unies et les Pays-Bas espagnols, La Baie des Wallons relate les aventures du jeune Tristan de Noirfontaine, un orphelin seul héritier de sa lignée ne rêvant que d’exploration au point de s’embarquer dans un navire à la conquête du Nouveau Monde. C’est avec enthousiasme qu’il participera àl’émergence d’une nouvelle ville et d’une société lui offrant une vie pleine de promesses, à condition de faire preuve de prudence et de ne pas oublier ses racines.

Par Louis Morès.

11/12/2022, 09:00

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Dialogues intérieurs à la périphérie

06/06/2024, 18:22

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Jean Echenoz : un acte manqué sublime

Publié en 2016 aux éditions de Minuit, Envoyée spéciale signe le retour à un haut degré de fiction de Jean Echenoz après ses trois monographies inspirées. Outre la qualité des dialogues, à l’agencement virtuose, une scène m’a frappé : celle du suicide de Pélestor, au dix-septième chapitre de cette œuvre politique, empreinte d’une subtile cruauté.

06/06/2024, 17:27

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6 juin 1944, D-day, le jour le plus long

Il y a 80 ans, les plages de Normandie allaient se teinter de rouge sang. Il y a 80 ans, les jeunes de nombreux pays allaient périr pour libérer la France et empêcher la progression du mal, la progression du nazisme. Américains, parmi lesquels « bon nombre de juifs qui savaient parfaitement pourquoi ils venaient se battre en France », Britanniques, Français, Canadiens, Polonais et bien d’autres ont fait, il y a 80 ans, le sacrifice de leur vie, pour venir libérer la France et faire tomber le IIIe Reich.

06/06/2024, 17:19

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Igor Stravinsky : “La technique, c’est l’homme tout entier”  

Parmi les géants de la musique dite classique au XXe siècle, Igor Stravinsky est titulaire dans une dream team aux côtés de la trinité, Schönberg, Alban Berg et Anton Webern, ou des Pierre Boulez et autres Karl-Heinz Stockhausen. Clint Eastwood a néanmoins bien écorné l’image du compositeur russe, en reprenant dans son film Bird l’épisode où un autre génie du dernier siècle, Charlie Parker, sonna à la porte du maître installé à Los Angeles, sans succès… 

05/06/2024, 18:22

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Charles Baudelaire, premier auteur de la Pléiade

Il y a peu, La Pléiade publiait enfin en son sein… La Pléiade. Cette fois, elle retrouve sa toute première signature : le poète du vin, des lumières de la ville, des amants, du haschich, du spleen et de l’idéal, Charles Baudelaire. C’est en 1931 que le père de la plus belle des collections des Lettres françaises, le Juif russe Jacques Schiffrin, inaugurait sa Bibliothèque avec l’auteur de Bénédiction. Deux ans avant l'intégration de la collection dans la maison à Gaston Gallimard.

05/06/2024, 18:20

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Jon Fosse : le Prix Nobel n'est pas un autre

Jon Fosse est un dramaturge, romancier et essayiste norvégien, Prix Nobel de Littérature 2023. Jon Fosse est un écrivain qui parait froid en surface, au style flottant et déstabilisant. Mais Jon Fosse est avant tout une langue travaillée et retravaillée, une langue qui tourne presque en rond, hypnotisante. Une langue forte, plus forte que le lecteur, parfois. On le retrouve, quelques mois après avoir été récompensé par l'académie suédoise, avec Je est un autre (éditions Christian Bourgois, traduit du néo-norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, 2024), deuxième volet de sa Septologie.

04/06/2024, 15:37

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Des idées de road trip à piocher dans les livres

Alors que l’été approche, si vous n’avez encore rien de prévu, le mieux est peut-être tout simplement de monter dans votre voiture et voir où le vent vous portera. C’est la fabuleuse liberté qu’offre la voiture : partir sans peur du lendemain à la découverte du monde qui nous entoure.

04/06/2024, 11:30

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Jours de sang : quand la maladie, c’est nous

Imaginez un monde où une affliction étrange commence à affecter la vie de toutes les personnes de votre entourage. À son paroxysme, elle mène à un arrêt cardiaque, instantané, sans explication aucune. Or, les symptômes auxquels nous pensons naturellement ne sont pas ceux qui découlent de cette affliction : pas de rhume, de toux, pas de problème respiratoire ou de fièvre. À la place, une couleur : le rouge. 

04/06/2024, 11:08

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Un ange passe, une famille trépasse

Les amateurs de bourrasques et de territoires hostiles avaient suffoqué en parcourant La Horde du Contrevent. Les petits enfants américains, eux, se régalent à la tombée des premières neiges (et qu’ils disposent d’un espace pour s’étaler autre que le goudron des grandes avenues) : allongés dans la poudreuse, ils agitent jambes et bras pour créer cette forme de l’ange des neiges. Ou Snow Angels.

04/06/2024, 08:59

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Au bout du tunnel, la lumière : Échec, et Mat de Galien Sarde

Très loin, au-delà du canyon, pulse l’océan. Il suffirait pour y plonger d’arriver au bout de la route. Le point de départ est la Cité, réprimée sans fin par la Milice. Pour y échapper, il faut s'éloigner du mythe entretenu par ses dirigeants : moyennant soumission aveugle et restrictions consenties, elle serait, sur une planète brûlante et dévastée, l’unique système et l’ultime refuge des survivants d’une guerre apocalyptique. Par Anne-Catherine Blanc.

03/06/2024, 15:53

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Clara Héraut a-t-elle signé la romance de l’été ?

Clara Héraut revient sur le devant de la scène littéraire jeunesse avec Les coquillages ne s’ouvrent qu’en été (2024, Hachette Romans). Après deux romans acclamés par les lecteurs, la jeune lauréate du concours d’écriture organisé par Hachette Romans signe ici une troisième romance idéale pour l’été, qui prend racine au cœur d’un Pays basque ensoleillé. Au programme : surf, amours, déceptions, mais surtout compréhension de soi et découverte de l’autre.

03/06/2024, 15:16

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Code Ardant, de Marge Nantel : une SF francophone furieusement humaine

La Page blanche. Sur Terre, dans un futur incertain éloigné de plusieurs décennies, la société telle qu’on la connaît s’est effondrée après qu’Internet soit tombé. Plus rien. Plus de médias, plus d’informations, plus de technologie. Par Les mots délivrent.

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“Et l’on ne meurt pas de douleur”

Michel Biard, professeur émérite à l’Université de Rouen Normandie, considéré comme l’un des meilleurs spécialistes français de la Révolution, nous invite à tourner les pages de ce qu’il nous reste des mémoires d’Élisabeth Duplay, veuve Le Bas, en publiant chez Lemme Edit, Femme de révolutionnaire.

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Aliène

03/06/2024, 08:48

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Ry Cooder : mélodies perdues de la Cité des Anges  

Ry Cooder a été élu en 2014 8e meilleur guitariste de tous les temps par le magazine Rolling Stone. L'album Buena Vista Social Club, il en est à l’origine. La musique de Paris Texas de Wim Wenders, ou plus récemment de My Blueberry Nights de Wong Kar-wai, c’est encore lui. Une légende vivante de l’art d’Eliades Ochoa et Compay Segundo, mais quel rapport avec celui d’Albert Camus ? Un recueil de nouvelles réjouissant, Los Angeles Nostalgie (trad. Ariane Bataille), retrouvé par la maison des échos de l’Antiquité, Les Belles Lettres. 

02/06/2024, 11:00

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L'amour au Moyen Âge, de Tristan et Iseut à Lancelot et Guenièvre

BONNES FEUILLES - Dans son dernier ouvrage, Jean Verdon explore l'amour au Moyen Âge, offrant une perspective joyeuse et singulière sur ce sentiment souvent considéré avec méfiance par l'Église de l'époque. 

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"C'est invraisemblable qu'un nez disparaisse"

BONNES FEUILLES - "'Il a disparu sans pourquoi ni comment. Il a disparu gracieusement, même pas pour un fifrelin !... Juste non, ce n'est pas possible, ajouta-t-il après réflexion. C'est invraisemblable qu'un nez disparaisse, n'importe comment c'est invraisemblable. 

01/06/2024, 07:30

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À 17 ans, Les Mémoires d'un Fou par Flaubert

BONNES FEUILLES - “Je ne sais pas plus que vous ce que vous allez lire car ce n'est point un roman ni un drame avec un plan fixe, ou une seule idée préméditée, avec des jalons pour faire serpenter la pensée dans des allées tirées au cordeau.

01/06/2024, 07:00

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Cosy mystery : sur les traces de la Tante Dimity

BONNES FEUILLES – Lori s'aventure en Angleterre, sur les traces de sa défunte Tante Dimity. Elle tentera tant bien que mal de réunir les écrits de sa tante, perturbée par une série de mystères à la résonnance mystique. La Mort de Tante Dimity est le premier tome d'une cosy mystery de Nancy Atherton, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nicolas Ancion et Axelle Demoulin pour Verso.

31/05/2024, 18:22

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Un retour mortel pour Adèle, devant Grimaldi et Musso

Cette 21e semaine (du 20 au 26 mai) de l'année est marquée par le retour de Mortelle Adèle pour un 21e tome. L'héroïne de Mr Tan et Diane le Feyer arrive directement en première place avec 23.063 exemplaires vendus. Derrière elle, Virginie Grimaldi confirme sa bonne forme en occupant les 2e et 3e place avec Plus grand que le ciel (20.554 ventes) et Une belle vie (19.472 ventes).

31/05/2024, 15:57

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On the road : partir sur la route à travers les livres

De nombreux récits de voyage nous emmènent sillonner le monde à l’aide d’une voiture, que ce soit en autostop ou alors directement, en transformant une voiture du quotidien en instrument permettant de faire le tour de la planète.

31/05/2024, 13:11

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"Je prends 200 euros de l’heure, et là, c’est seulement pour du soft"

BONNES FEUILLES - « Il n’y a aucune barrière entre mon corps et l’argent que je tire de son exploitation. On rémunère mon inutilité, n’est-ce pas le meilleur pied de nez que l’on puisse faire à ce système dégénéré ? »

31/05/2024, 10:21

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Magma, se consumer à petit feu

Roman singulier construit en microchapitres très incisifs, Magma est le cri du cœur d’une femme qui ne demande qu’à être aimée et entendue. Empêtrée dans une relation toxique, elle se coupe peu à peu du monde, sous les yeux impuissants du lecteur. Écrit par la poétesse islandaise Thóra Hjörleifsdóttir, l’ouvrage est publié cette année aux éditions Agulla, dans une traduction de Jean-Christophe Salaün.

30/05/2024, 10:25

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Ducky Coco : le western à la sauce Anouk Ricard

Après avoir réenchanté les enquêtes policières avec son Commissaire Toumi, donné un coup de jeune aux dialogues pédants façon Bouvard et Péuchet dans les deux tomes des Experts (dont plusieurs case sont devenues des mêmes sur les réseaux sociaux), voici qu'Anouk Ricard s'en prend au western tout public, tendance Lucky Luke. Elle maltraite cet univers hyper codé avec une malice contagieuse et sa fausse candeur fait des merveilles.

 

30/05/2024, 08:40

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Les jeux dans l’Antiquité : entre mythe et réalité

Alors que se préparent en grande pompe les jeux olympiques de Paris 2024, il est peut-être temps de porter un regard informé sur ce que furent véritablement les jeux dans l’Antiquité, loin d’une reconstruction imaginaire, au plus près de la réalité historique.

28/05/2024, 16:46

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De Neiges et de Flammes : sublime épopée dans une forêt enneigée  

Deux garçons et un dragon sans ailes parcourent une immense forêt enneigée, tentant de fuir les inquiétants monstres qui s’y tapissent. Ce sont les deux princes du royaume des neiges. Ils ont fugué du château où ils ont été enfermés toute leur enfance, à la recherche de la princesse du royaume du feu. Une aventure émouvante dans des décors magnifiques. 

28/05/2024, 09:41

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Un roman baroque à la turque

Voilà un roman poétique et truculent tout à la fois, dont les phrases semblent tirées d’un conte moderne où chaque expression sort tout droit d’un passé ancestral. Par Jean Doutrepont.

28/05/2024, 08:29

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Les auteurs célèbres ne devraient pas traverser en dehors des clous

27/05/2024, 16:20

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Comment vivre une vie détendue ?

S'interroger sur l'objet canapé : telle est l'ambition de Philosophie du canapé, comment vivre une vie détendue, nouvel ouvrage de Stefano Scrima, traduit de l'italien par Philippe Audegean aux éditions Rivages.

27/05/2024, 16:14

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Paul Auster : résilience et résurrection

Paru en 2002, Le Livre des illusions (Actes Sud) est un livre apocalyptique. Sombre et violent, il est hanté par l’absence. L’autodafé final ranime les heures les plus noires de l’histoire de l’humanité. Né du néant, tout retournerait pour finir au néant, cendre ou poussière. L’énigme du berceau et celle de la tombe convergeraient vers cette idée irrémédiable.

27/05/2024, 12:45

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Au coeur des Indes, vampires d'ici et d'ailleurs s'affrontent

Signée par le scénariste Ram V et le dessinateur Sumit Kumar, These Savage Shores plonge le lecteur dans le sud-ouest de l'Inde des années 1760, durant les guerres anglo-mysoriennes – époque où la Couronne britannique et la Compagnie des Indes orientales exercent leur influence sert de toile de fond à une exploration profonde des horreurs du colonialisme, métaphoriquement représentées par des vampires.

27/05/2024, 12:41

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Les invaincues

27/05/2024, 10:07

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La pièce aux secrets intimes

Voilà un roman assez bref, mais captivant comme peuvent souvent l’être les romans japonais. L’héroïne est une femme un peu perdue et pas très épanouie, qui va suivre dans la rue une femme mystérieuse croisée à la piscine. Par Jean Doutremont.

27/05/2024, 08:00

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La Saga De Youza : fresque de l'entre-deux-guerres

La saga de Youza est d’abord l’histoire d’un paysan lituanien né au début du XX siècle. Homme solitaire et amoureux déçu, Youza déserte son village pour s’installer dans le marais voisin, le Kaïrabaïlé. Par Jean Doutrepont

27/05/2024, 07:30

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Des choses qui arrivent, de Salah Badis : Alger, regards singuliers

Une écriture sobre, efficacement dépassionnée, au-dessus de tout nationalisme effusif, imprégnée de la géographie algéroise, centrée autour des banlieues, des gares et des rails, mais surtout attentive aux petites choses du quotidien, la vie ordinaire, les existences simples. Tel est l’art du récit cultivé par Salah Badis, la clarté du style sur fond de tremblements de terre. Ecrire, c’est voir Alger autrement, dans sa nudité tragique.

26/05/2024, 19:40

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Huit nouvelles de Maupassant sur le suicide

BONNES FEUILLES - « Oh ! reprit le secrétaire, l'œuvre a une vogue inouïe. Tout le monde chic de l'univers entier en fait partie pour avoir l'air de mépriser la mort. Puis, une fois qu'ils sont ici, ils se croient obligés d'être gais afin de ne pas paraître effrayés. Alors, on plaisante, on rit, on blague, on a de l'esprit et on apprend à en avoir. 

26/05/2024, 08:30