Kamel Daoud remporte le prix de la Revue des Deux Mondes pour son ouvrage Le peintre dévorant la femme, paru chez Stock. Un titre influencé par l’exposition « Picasso 1932, année érotique », qui explore la vision du corps, entre érotisme et art, entre Orient et Occident.
Créé en 2008, le prix de la Revue des Deux Mondes distingue, chaque année, un ouvrage en langue française paru dans l’année. Il récompense un essai reconnu pour ses qualités littéraires, pour la pertinence de son sujet dans le débat d’idées contemporain et pour le regard qu’il porte sur la relation du passé au présent.
Kamel Daoud est écrivain algérien, journaliste, chroniqueur au Quotidien d’Oran et à l’hebdomadaire Le Point. Il est cette année titulaire de la nouvelle chaire d’écrivains en résidence de Sciences Po, où il participe pendant six mois à des discussions sur la création littéraire.
Kamel Daoud, écrivain au carrefour de deux civilisations, a été salué par le jury, présidé par Valérie Toranian, à la fois pour ses réflexions philosophiques et poétiques. Ainsi qu’à son engagement pour la vérité et la liberté, et ses combats contre le fondamentalisme et les idéologies. Kamel Daoud a d’ailleurs été victime d’une fatwa en 2014, après avoir critiqué le rapport des musulmans à la religion.
Il est notamment l’auteur de Meursault contre-enquête, pour lequel il a reçu le prix Goncourt du premier roman et le prix François Mauriac. Mais également pour son œuvre,Zabor ou les Psaumes, qui a été maintes fois récompensé : par le prix Méditerranée, le prix des cinq continents de la francophonie, le prix Jean-Luc Lagardère du Journaliste de l’année et le prix mondial Cino Del Duca pour l’ensemble de son œuvre.
Un résumé de l'ouvrage lauréat, Le peintre dévorant la femme :
Je suis un “Arabe” invité à passer une nuit dans le musée Picasso à Paris, un octobre au ciel mauvais pour le Méditerranéen que je suis. Une nuit, seul, en enfant gâté mais en témoin d’une confrontation possible, désirée, concoctée. J’appréhendais l’ennui cependant, ou l’impuissance.
Pour comprendre Picasso, il faut être un enfant du vers, pas du verset. Venir de cette culture-là, sous la pierre de ce palais du sel, dans ce musée, pas d’une autre. Pourtant la nuit fut pleine de révélations : sur le meurtre qui peut être au coeur de l’amour, sur ce cannibalisme passionné auquel l’orgasme sursoit, sur les miens face à l’image et le temps, sur l’attentat absolu, sur Picasso et son désespoir érotique.
Rappelons que l’année dernière c’est Stephen Smith qui avait remporté ce prix, pour son titre La Ruée vers l’Europe — la jeune Afrique en route pour le Vieux Continent publié chez Grasset.
Kamel Daoud — Le peintre dévorant la femme — Stock — 9782234083738 — 17.00 €
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Paru le 03/10/2018
205 pages
Stock
17,00 €
1 Commentaire
Evelyne Shuster
26/05/2019 à 20:46
David n’a pas besoinvd’introduction. Il est cette introduction car il est placé à la croisière de deux civilization et cela le fait tremble car il ne voit pas comment en sortire. Il lui faucdinc écrire encore un autre livre et encore un autre pour comprendre ce qui le déchire et pour se réconcilier avec lui même.
Evelyne Shuster
Diplôme de philosophie Sorbonne 1972