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Aurélien Bellanger : Walter Benjamin c’est moi (et le XXe siècle)  

Walter Benjamin ce grand méconnu. Aurélien Bellanger le prouve avec son roman au titre évocateur, Le vingtième siècle. Une pensée et des textes souvent posthumes, fragmentaires comme le dernier ouvrage de l’auteur du Grand Paris. L’écrivain radicalise ici son approche et taille dans les intrigues sentimentales pour se concentrer sur ce qui l’intéresse véritablement : quelle place pour une métaphysique au XXIe siècle ?

Le 07/03/2023 à 16:10 par Hocine Bouhadjera

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07/03/2023 à 16:10

Hocine Bouhadjera

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Qui s’est passionné chaque matin pour les chroniques d’Aurélien Bellanger sur France Culture ne manquera pas de pointer leur originalité dans la masse des billets quotidiens. L’auteur de Houellebecq écrivain romantique se proposait de raconter L’incroyable famille Kardashian en évoquant l’ombre d’un prunier et l’avant garde du muet.

Les auditeurs les plus au courant ajouteront que cette approche s’est imposée dans les deux dernières années du chroniqueur qui arrêta son activité en 2021. Ce roman explique la singularité du Bellanger final à la radio : ses billets étaient benjaminiens, et L’incroyable famille Kardashian, son drame baroque allemand, premier grand sujet d’étude de Walter Benjamin. Dans ce texte, il y présentait ses aspirations : faire de la philosophie par l'entremise de la pop culture.

L’obsession Benjamin

Dans ce roman où la philosophie tient le rôle principal, Aurélien Bellanger met en scène quatre personnages contemporains : une bibliothécaire, un architecte, un critique et un poète. Le dernier, membre de cette quaternité toute pré-chrétienne, offre une conférence à la BnF sur Walter Benjamin, avant de se donner la mort dans la bibliothèque. Les trois autres, qui ont assisté à l’événement, décident de mener l’enquête sur ce geste des plus mystérieux…

« J’ai diffracté ça en trois personnages benjaminiens qui me ressemblent à plein d’égards », confie Aurélien Bellanger. Si l’œuvre se distingue des romans de la rentrée d’août et de janvier, la forme rappelle une certaine Virginie Despentes : beaucoup de mails… Mais aussi des lettres, une note de la DGSI, ou des pastiches impressionnants de vérité, jusqu’à douter de leur nature à la lecture : « Tous les documents apocryphes sont inventés, mais à chaque fois correctement situés. La date est la bonne, l’interlocuteur également », confirme Aurélien Bellanger.

Pas de psychologisation à outrance, de prêter par trop d’intentions au philosophe, ni d’approche biographique « désespérante de factuel ». Pour la première fois dans les textes d’Aurélien Bellanger, aucun narrateur, mais du discours indirect libre : « Un moment, j’ai été saoulé, parce que j’écrivais des romans qui racontaient des vies entières, et de leur attribuer un semblant de vie sentimentale, sexuelle. Les gens me disaient : “les romans sont bien, mais ce serait encore mieux qu’il y ait plus de scène de sexe !” Alors que je trouvais ça hyper vulgaire. Je ne suis pas Michel Houellebecq, et dans le fond je m’en tape. Là je suis hyper content, car j’ai réussi à régler le problème. »

Un portrait subjectif

Son intérêt ne se borne pas en revanche aux seules dimensions intellectuelles du philosophe, mais également à la mise en scène, comme parler d’Hitler sans parler d’Hitler. Ou bien tirer les théories politiques de Walter Benjamin vers une sorte de para-complotisme…

Mais l’écrivain s’est tout de même imposé une exigence pour ce portrait subjectif, à l’instar de ses autres romans : « Ne rien apprendre forcément aux spécialistes du domaine, mais ne pas les faire hurler. Je pense que les benjaminiens n’ont aucune raison de hurler. Ce ne sont pas des gens qui hurlent en général (rires). » L’auteur dépeint un Benjamin peu soupçonné du grand public, qui pourra en connaître le prophète de la culture de masse et des industries culturelles, l’historien de la photographie, ou pour les plus au fait, son ouvrage, Paris capitale du XIXe siècle : « Des textes totalement intéressants, mais qui ne reflètent finalement qu’assez peu l’approche benjaminienne», développe l’auteur de La théorie de l’information.

Et de rappeler sa démarche intuitive des phénomènes, plus dans l’esthétique que dans l’essai : « C’est strictement un ouvrage qui raconte un romancier du début du XXIe siècle qui n’a pas du tout prévu de rencontrer l’œuvre d’un Benjamin. Celui-ci a surgi comme un diable de sa boîte, et envahit sa vie et ses préoccupations pendant trois ans. Et la seule façon de traiter ce problème qui m’obsédait, c’était d’en faire un livre. »

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Francesca Mantovani © Editions Gallimard.

Walter Benjamin, père des « studies »

Mais pourquoi Walter Benjamin ? « Je voulais raconter la vitrine à Berlin où ses livres sont exposés. Elle exprime toute sa mélancolie, avec aujourd’hui son buste, son portrait, ses quelques œuvres. Son texte, Sens unique, devait être un événement littéraire, et essentiellement à cause de sa mélancolie, ça ne se fera pas. Tout le roman s’est greffé sur cette ambition première. »

Le parcours singulier et tragique de Walter Benjamin, et à travers lui, une histoire de la première partie du XXe siècle : « Au départ, il y avait aussi l’idée de raconter des scènes cruciales de façon très distanciée. Les fêtes de la jeunesse allemande des années 1913, finalement avec du recul, assez proto-nazie avec ces flambeaux dans la nuit. Cette jeunesse sacrifiée dans la guerre à venir. Des visions à la Adalbert Stifter ancienne Allemagne, mettant en évidence un grand trucage en forme de spectacle. »

En définitive, Aurélien Bellanger a décidé de jouer sur deux temporalités, entre les années 2010 d’un côté, et de la jeunesse de Walter Benjamin à sa fin tragique.

Maintenant, pourquoi s’intéresser à Walter Benjamin aujourd’hui ? « Son héritage en ligne directe, car ça ne serait pas possible sans lui, ce sont les “studies” au sens large : gender, postcolonial… », explique Aurélien Bellanger, avant d’ajouter : « On pense que ça procède de Jacques Derrida et de la French theory d’abord, en réalité ça provient de Walter Benjamin et de l’École de Francfort ; et en vérité du marxisme d’abord. Prendre comme sujet d’étude des choses qui ne sont pas spécialement philosophiques. Benjamin est le premier à avoir eu cette approche, avec Theodor Adorno. » En résumé, l’idée selon laquelle « on ne peut pas vraiment comprendre la pensée des gens si on ne connaît pas leur mode de vie, leur environnement matériel ».

Tout serait faux, chez le penseur, sauf ses goûts en matière de décoration.

 

- Le vingtième siècle, d'Aurélien Bellanger

Sorte de dérivé de Nietzsche qui professait qu’on ne pouvait réellement saisir la pensée et le comportement d’une personne si on ne s’intéressait pas à sa physiologie. Cette approche nouvelle de Benjamin va donner, par itération successive, l’École de Francfort, qui travailla à une « théorie critique » du capitalisme. En résumé : la manière dont on est aliéné à notre environnement spirituel, culturel, « et comment les cultures minoritaires sont une façon de sortir de cet état de fait ».

Une intelligence brute

Après Wittgenstein, qui invente la philosophie analytique avec Bertrand Russell et Gottlob Frege, il ne reste que le « Linguistic turn », affirmant que le travail conceptuel de la philosophie ne peut à présent avoir lieu qu’à partir d’une analyse du langage. En clair, fini les grands concepts. Chez Benjamin, il y a cette approche linguistique, « parce qu’il y a une théorie géniale du langage, mais il se retourne, redécouvrant des objets dits pauvres, mais d’étude prodigieuse ».

Aujourd’hui, ce seront les séries par exemple, ou comme le faisait le critique cinéma Serge Daney dans les années 80 avec une publicité pour le papier toilette Lotus. Son analyse le faisant conclure, avec autant d’ironie qu’une surprenante vérité, qu’elle était le plus important film hollywoodien qu’on avait jamais vu. C'est l’idée que par la petite forme, on peut comprendre la grande. Par la grammaire dégradée de la publicité, on peut mieux saisir la haute grammaire du 7e art.

Walter Benjamin met au point sa méthode, « son tournant pop », dès l’un de ses premiers textes, Origine du drame baroque allemand, « qui est en vérité un objet d’érudition, mais la pop culture de l’époque », ajoute amusé l’auteur de Téléréalité.

Dans sa préface « épistémo-critique », il répond à Kant : « Un truc d’allemand fou, ou de fou tout court. Tout allait bien dans notre vie, on rentre en terminale, et il y a un type hyper intelligent qui nous dit : c’est fini la métaphysique, on fait de la science maintenant. Pour les adolescents orgueilleux que nous avons été, l’arrivée de Kant nous emmerde. Le défi, c’est de tuer Kant. » On découvre dans le roman d’Aurélien Bellanger que Walter Benjamin procède plus du grand esprit visionnaire que du génial logicien, comme on pourrait le penser avec un regard lointain.

Si quelqu’un peut libérer l’Allemagne et l’Europe de cette malédiction kantienne qui nous prive de l’accès direct aux sources médiévales — cette époque édénique où les philosophes parvenaient en pensée à rejoindre l’esprit de Dieu lui-même —, c’est bien lui.

- Le vingtième siècle, d'Aurélien Bellanger

Rester dans le respirable

Walter Benjamin s’inscrit dans ce tournant néo-kantien de l’Allemagne du début du XXe siècle, qui professe : « C’est impossible que la métaphysique, ce soit seulement l’épistémologie, une approche critique et logique des phénomènes. » Ils s’appuient sur l’ultime Kant de La critique de la faculté de juger où ce dernier dépasse la critique rationaliste de la métaphysique par l’esthétique. Cette préface de Benjamin, c’est 15 pages « complètement abruptes et d’une difficulté extrême », écrit à 27-28 ans à Capri, de réfutation de La critique de la raison pure de Kant : « C’est totalement sympathique comme projet. »

Walter Benjamin était formel sur un point : il ne faut jamais manquer de lucidité sur sa propre époque, mais y adhérer absolument, soit « ne jamais céder à la tentation facile d’être réac. Il faut toujours préférer l’horrible aujourd’hui au meilleur hier. En sachant que dans le présent, il y a quelque chose à changer. »

Aurélien Bellanger, qui s’est longtemps présenté comme un sceptique, a vu son approche des phénomènes être transformée par l’entremise de sa lecture de Walter Benjamin : « À la fac, à Rennes, j’arrivais de bonne humeur en cours. Ce sera sur Aristote, je suis hyper content, et au bout de 40 minutes, nausée. Je suis écœuré de cette métaphysique analytique. Je me disais, c’est génial mais je n’y crois pas. Benjamin m’a remis du bon côté. »

Comment ? Grâce justement à l’approche de l’Allemand : « Il n’y a rien de pire que de parler métaphysique avec quelqu’un qui est nul sur le sujet. En trois phrases, on arrive à Dieu, le Néant, l’Univers. C’est un fin rideau d’oxygène : c’est très facile à traverser, ou à regarder de loin et d’affirmer, ce n’est que ça. En réalité, elle est intéressante si on arrive à y voler. La colombe de la métaphysique ne peut pas voler dans le vide. Un bon métaphysicien comme Benjamin a retenu une leçon de Kant : il faut rester dans les endroits où c’est respirable. Il se fabrique des objets, très souvent culturels, des collections… C’est pour ça que mes chroniques à la radio étaient benjaminiennes. Sinon j’aurais fait des billlets relous, l’être et le non-être… »

Le discours esthétique

Et de continuer : « Se maintenir dans les couches basses de l’atmosphère, malgré ses ailes énormes, et d’empêcher de contempler le néant de la mélancolie tout en haut. Une chronique sur la RATP va moins me déprimer que si j’écris une thèse sur un truc trop général . » Le marxisme de Walter Benjamin s’approche du Marx des profondeurs : la matérialité n’y est pas qu’un gros paquet d’atomes, mais un type d’apparaître spécifique, historiquement daté, à retrouver grâce à la dialectique.

Chez le philosophe allemand, le sommet absolu du discours marxiste est dans le discours esthétique, car c’est par son entremise qu’on arriverait à apercevoir la réalité du monde ancien et nouveau. Dans son texte sur son enfance berlinoise, il raconte la présence d’une sorte d'horloge sur la cheminée de sa tante qui met en scène des petits mineurs qui creusent dans une mine : « Le grand récit de l’exploitation industrielle a fini par une décoration bourgeoise. C’est par le kitsch et l'esthétique qu’on peut comprendre les rapports de classe du Berlin 1900. »

Aurélien Bellanger développe : « En général, je trouve que le stade esthétique est le plus haut auquel on peut prétendre. Ce n’est pas du tout un échec, c’est au-delà de la pensée. Une idée proche des intuitions de Wittgenstein qui défendait que ce qu’on ne peut pas dire, on puisse encore le composer sous forme esthétique. »

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Carte de lecteur (1940) de Walter Benjamin pour la Bibliothèque nationale. Domaine public.

Une pensée de la révélation

La langue de Benjamin, selon le romancier, est aussi grisante par sa dimension littéraire qu’horriblement difficile pour tout un chacun : «Origine du drame baroque allemand est un texte tellement remarquablement compliqué que j’ai acheté la traduction anglaise. C’est raccord avec sa théorie de la traduction qui dit qu’un texte traduit et le texte original sont à équidistance d’un troisième qui est écrit dans la langue des anges, inaccessible. »

Aurélien Bellanger est formel : «S’il exprimait les choses autrement, ce serait irrecevable. S’il argumentait ce serait terrible. Il y a le côté, à 13 ans, il a vu la lumière. C’est vrai que les grands philosophes ont aperçu la lumière à 13 ans et toute leur vie, servira à remonter discursivement au niveau de cette espèce de vision et en même temps de la déconstruire, parce que Benjamin n’est pas dupe que sa vision est particulière à son milieu bourgeois. Et néanmoins il a eu une sorte de fidélité, non pas à un surnaturel, mais à une mystique. »

Dans le seul texte où son ami, spécialiste de mystique juive, Gershom Scholem est explicite sur le sujet : « La question de dieu ne se pose pas pour Benjamin, c’est une évidence. » Et Aurélien Bellanger de nuancer : « De ce que je sais, il n’y a pas d’occurrence du mot dieu dans l’œuvre de Benjamin. Ce n’est pas sa question. »

Un Walter Benjamin mystique donc ? « Un ouvrage qui est souvent cité, mais qui est compliqué, car très apocryphe, c’est l’histoire d’une amitié de Sholem, constitué de relevés de conversations. On ne sait pas si Benjamin l’a vraiment dit, et à quel point il était sérieux quand il l’a affirmé, mais il aurait confié à son ami : "il n’y aura pas de métaphysique sérieuse tant qu’elle ne sera pas capable de rendre compte des arts de la divination" ».

Un philosophe qui n'argumente pas

Il y a en tout cas un Benjamin ésotérique. Sa tante qui s’est suicidée l’a initié à la graphologie. Il a aussi été un passeur du surréalisme, et en recherche constante de conjonction des contraires : « Il avait bien senti pourtant, c’est son terme, que ce premier choix était la bonne réponse, mais il avait aussitôt visualisé, comme une vague qui le submergeait, une solution beaucoup plus vaste à mon problème. Et la solution attendue n’aurait été qu’une réponse partielle, fermée et un peu plate. »

En plus de procéder par fragments, et à base de connecteurs assez ésotériques, Walter Benjamin est un philosophe qui n’argumente pas, « ce qui est très déstabilisant », explique Aurélien Bellanger. Un trait qui allait jusqu’à agacer l’exigeant Theodor Adorno dans son exil américain, ayant besoin des subsides tirés par les articles de Benjamin, et qui l’admonestait : « Refais ton texte, on n’y comprend rien. »

L’auteur de La théorie de l’information développe : « Leader du mouvement étudiant dans les années 1913-14, Walter Benjamin avait un bagou philosophique et une aura incroyable. Gershom Scholem raconte qu’il fixait un point de la pièce et s’exprimait. Les gens tombaient sous le charme de cette intelligence brute, naïve, primitive. Il restera toute sa vie le même. Quand il basculera dans le marxisme via Bertold Brecht, et malgré d’excellents maîtres, il continuera à parler d’ailleurs ». Chez Benjamin, la Logique n’est pas la Raison.

C’était comme si Walter gardait pour lui les liens logiques entre ses différentes pensées. Comme s’il existait un langage propre au génie qui serait la négation du langage : de l’ordre de la coprésence des choses, d’une saisie simultanée et silencieuse de la réalité sous toutes ses faces. 

 

- Le vingtième siècle, d'Aurélien Bellanger

Dans les premières pages, Aurélien Bellanger met en scène l’oncle de Walter Benjamin, Wilhelm Stern, véritable inventeur du test de QI, le faisant passer à son neveu. Tout le monde reconnaît en lui le petit prodige dans sa manière d’interagir avec les gens et les choses, mais il échoue lamentablement à l’exercice dans la fictionnalisation de l’écrivain. « N’avait-il pas considéré la réponse la plus proche de la vérité, mais la plus éloignée d’elle — autant qu’il lui ait été possible de la voir luire faiblement, comme une constellation personnelle. Et cela, m’expliqua-t-il enfin, regardait moins l’intelligence que, à la manière justement d’un thème astral, notre véritable personnalité. Il en arriva enfin à cette conclusion que mon test relevait plus de l’art divinatoire que de la science expérimentale. »

Un abord très particulier des sujets qui lui ferme les portes de l’Université. Aurélien Bellanger commente : « Il avait quelque chose de trop compliqué qui m’émeut, car ça me rappelle, toute proportion gardée, mes difficultés en prépa à rendre de bonnes dissertations. C’est en général les élèves moyens qui font de bonnes dissertations. Les élèves un peu bons entrent dans de telles profondeurs de complexité, s’inventant des difficultés dès l’introduction. À la fin, exsangues, ils font une très belle introduction, et le reste, c’est une catastrophe. »

Un Socrate au XXe siècle

Un mode d’expression qui explique aussi sa forme fragmentaire : « J’évoque ce rapport au fragment dans une lettre envoyée à Karl Kraus. Les intelligences vraiment supérieures ont du mal à produire autre chose que des fragments, parce qu’elles sont l’influence de leur démon, au sens chrétien et grec du terme (le daïmon qui ralentit Socrate). » Et de citer des exemples : Wittgenstein, Nietzsche, Baudelaire, les romantiques allemands…

Pas de réussite académique, « norme de socialisation des génies », mais « une université privée», avec « une constellation d’intelligences autour de lui, pas vraiment un cercle de disciple, quelque chose de bizarre » : Brecht, Adorno, Sholem, Arendt… Mais surtout une œuvre de publiciste et de critique, dans la presse, les revues, et le TikTok de l’époque dans son caractère de nouveauté, la radio. Dès les années 20, il parle de Mickey Mouse.

Il existerait un outil tout terrain aux intelligences extrêmes que serait le roman avec sa grande mythologie du XXe siècle, de Proust à Musil, en passant par Joyce. Avec Walter Benjamin, ça ne fonctionne pas, nul roman dans son œuvre, mais il traduit Proust.

Un dernier aspect important de la personnalité de Walter Benjamin qui explique la forme de son œuvre, pour beaucoup posthume : son problème de mélancolie : « Il n’est pas assez structuré pour écrire des gros livres », développe Aurélien Bellanger. Tout son parcours révèle un trait caractéristique de vrai mélancolique : « À chaque fois, il va chercher l’obstacle. »

Astrologie et nazisme

Aurélien Bellanger s’appuierait-il sur la figure de Walter Benjamin, pour proposer une critique, en creux, du rationalisme ? « Le problème c’est que toute critique du rationalisme scientifique donne le nazisme», répond l’auteur, et même d’ajouter : « À mettre un peu d’astrologie, on finit aussi nazi. Il y a un continuum. Je vais être beaucoup plus radical que ça, car je pense que trop de naturalisme donne encore le nazisme. »

L’allemand renverse les perspectives, « au lieu d’expliquer de façon normale, houellebecquienne dans son côté premier degré du naturalisme, il développe que si le naturalisme est à ce point compatible avec une pensée bourgeoise, que même un révolutionnaire comme Auguste Blanqui y souscrit au bout du compte, ça veut dire qu’en dernière analyse, le naturalisme est faible. » En résumé, il fait un lien entre la science, ou plutôt le réductionnisme scientifique, et la société bourgeoise.

Les idées (au sens platonicien) ne sont pas le refuge du semblable, mais la synthèse des extrêmes.

 

- Le vingtième siècle, d'Aurélien Bellanger

L’auteur tempère néanmoins : « On imagine être dans une boutique ésotérique qui vend des bouquins sur la spiritualité quantique, ce n’est pas du tout ça chez Benjamin. »

Ça renvoie plutôt à un regard sur ce fameux « enfer bourgeois » : « Jeune, je me dis qu’il faut que j’écrive des livres, c’est mon destin de la moyenne bourgeoisie d’où je suis issu. Et un moment, je tombe en mélancolie à 20 ans, parce que je découvre que les ouvrages sont déjà écrits. C’est le sens de la première phrase du roman : “Le diable, je l’ai rencontré, c’est un bibliothécaire.” J’ai grandi dans cette forte mélancolie du paradigme bourgeois qui explique complètement le nihilisme d’un Houellebecq par exemple. Ce sont des gens qui souscrivent au naturalisme sage, et Walter Benjamin est une brèche. Je ne dis pas du tout comment elle est exploitable en revanche. »

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Francesca Mantovani © Editions Gallimard.

La monade

Si Aurélien Bellanger avait dû rendre une thèse sur Walter Benjamin, il aurait travaillé sur le philosophe allemand et Leibniz : « Il y a du bibliothécaire Leibniz chez Benjamin dans son approche encyclopédiste, comme plusieurs références à son concept de monade. Dans ses premiers écrits, avant d’y revenir dans ses derniers aphorismes ». La monade est l’unité métaphysique ultime, une sphère, qui est un reflet de la totalité.

Le concept rejoint l’idéal du critique au sens benjaminien. Aurélien Bellanger décrit : « Plus on creuse quelque chose, plus la globalité du monde nous est révélée, anamorphosée par cette chose. La monade est un universel particulier. C’est une invention métaphysique géniale, car très facile à imaginer : une sphère dans laquelle le monde se reflète. Plus on zoomerait dedans, plus il y aurait de morceaux du monde, et par inférence successive, on pourrait retrouver l’entièreté du monde. »

Le concept de monade repris par Walter Benjamin, « c’est le moment où se cristallise quelque chose dans un rapport entre le présent et le passé, soit la définition de ce que Benjamin définit comme le messianisme. Notre grandeur métaphysique et notre grande misère, c’est que le seul rapport à cette vérité que nous pouvons atteindre nous tombe sous la forme inanimée d’une image. L’unique manière qu’on a de rendre visible les instants où le temps se laisse traverser, sont des moments de pétrification. Cela ne se donne que mort, ce qui correspond assez bien à la photographie selon Benjamin. »

Il donnerait tout le roman réaliste français pour une seule page de Dickens décrivant un arbre de Noël et poussant le matérialisme de la description si loin qu’il le faisait basculer dans le monde du rêve. 

 

- Le vingtième siècle, d'Aurélien Bellanger

On l’aura compris, le Walter Benjamin d’Aurélien Bellanger n’est pas la caricature de l’intellectuel à la Adorno ou Horkheimer, ses camarades : « Sa philosophie est d’emblée littéraire. Je comprends que les gens reconstituent les arguments, la cohérence de la pensée de Benjamin, mais ce qui me plaît, c’est la force d’apparaître, sa singularité. » L’auteur fait un parallèle entre Benjamin et Socrate : pas d’œuvres écrites, aucun système à la Hegel ou Heidegger, deux philosophes de l’oralité, avec pour Benjamin une oralité du XXe siècle (correspondance, articles dans les journaux…), forcés au suicide tous les deux… 

Enfin, une idée de Theodor Adorno, mais qui vient de Benjamin : en dernier lieu, l’objet de la philosophie est de ramasser des paradoxes, trouver des énigmes, non pas les résoudre. Il n’y a pas d’au-delà de l’énigme : « Fabriquer des sphinx qui tiennent le coup ».

Ce serait un Adam tardif, un Adam dialectique : non pas celui qui nommerait les choses, mais qui nommerait les paradoxes. 

 

- Le vingtième siècle, d'Aurélien Bellanger

Le XXe siècle

Le suicide de Walter Benjamin renvoie à l’Histoire de l’Allemagne, de l’Europe, et plus généralement de la première partie du XXe siècle, marquée par ses deux guerres mondiales. Aurélien Bellanger voit dans ce siècle une borne particulière de l’Histoire de l’Occident et du Monde : « D’abord, c’est devenu une ressource. Si on est progressiste, on va soulever l’horreur de ce qui s’est déroulé, et si on ne l'est pas, le Prince y lira un répertoire élargi, bien cynique, pour diriger : famine de masse, génocides… »

L’auteur est formel : « On ne peut pas faire comme si ce n’était pas l’un des siècles les plus importants de l’Histoire de l’humanité. On a passé mille ans dans les ruines de l’Antiquité à réfléchir à ce qu’elle a été et je pense qu’on va passer mille ans à méditer sur ce qu’a été le XXe siècle. C’est un siècle d’allégorie. On peut en dégager un concept, dans l’idée d’un essai contestable de Philippe Muray, Le XIXe siècle à travers les âges. »

Il pousse la réflexion dans le livre « de manière volontairement provocatrice, mais si on est un théologien sérieux, il y a un moment où on se demande, pourquoi Dieu décide d’apparaître là. Ça nous oblige à considérer que l’Antiquité au Ier siècle est une étape singulière. C’est un point de vue un peu bizarre (rires). »

Et de continuer : « Ça va innerver toute la pensée occidentale, en tant que ressource jusqu’à Robespierre qui l’a fait revivre dans ces discours à la Chambre. Le continent s’en jugera inférieur jusqu’au retournement dans le concept de progrès. Le XXe siècle, avec cette marque d’infamie absolue qu’est la Shoah, est totalement dans une sorte d’économie mystique, comme inverse de l’apparition de Jésus. Jésus était juif et on va supprimer les juifs. Par cette empreinte, elle échappe aux siècles ordinaires. »

« Tiens tiens, c’est intéressant »

Il quittera bien en revanche l’Allemagne possédée en 1933 pour hanter la BnF en quête de son Livre des passages, constitué seulement de collage, inachevé. S’il se présente à un tas d’intellectuels, Georges Bataille, Marcel Jouhandeau, Emmanuel Berl…

L'hybridation ne va pas se faire « pour une raison simple » : « Les Français sont un peuple léger et méchant, loin du premier degré allemand. Benjamin, qui a l’air si aérien, angélique à Berlin, devient à Paris un type un peu obèse. Il traîne à la BnF et les gens se moquent de lui, parce que c’est un allemand qui parle un français ralenti, et qui dit toujours “tiens, tiens.” Son surnom c’est « tiens tiens, c’est intéressant. »

La sociabilité de Walter Benjamin est extrêmement intellectuelle, autour d’un petit cercle d’amis juifs assimilés de la moyenne bourgeoisie berlinoise. À Paris, il ne trouve pas sa place, car « pour l’exprimer bêtement, on ne peut pas être un bon intellectuel en France si on n’a pas des qualités mondaines, sauf quelques très rares exemples. La pensée ici est quelque chose de public. L’identité allemande est, plus provinciale, avec l’importance des Länder. » À quoi s’ajoute son statut d’exilé.

À LIRE : Patrick Grainville,"J’ai commencé par la peinture"

Cependant, Aurélien Bellanger ne souhaite pas que Walter Benjamin reste cantonné à son image de « pauvre juif allemand traqué par l’hitlérisme, qui se suicide, petit bossu maladroit qui a pas de chance ». Ce serait oublier son beau réseau d’amis, et la maîtrise de son champ. Mais de nuancer : « Je suis allé à Portbou, ville de la frontière espagnole où il s’est donné la mort en septembre 1940 à 48 ans, et j’ai été ému. Je ne suis pas complètement froid face à son décès. » Walter Benjamin refusera de quitter l’Europe, se sentant avant tout un intellectuel européen.

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Le cénotaphe de Walter Benjamin à Portbou. (CC BY-SA 3.0).

Crédits photo : Francesca Mantovani © Editions Gallimard

 
 

1 Commentaire

 

L' albatros.

08/03/2023 à 13:04

Passionnant.

Merci à vous pour ce bel article , ' au cœur du temps'.

Le vingtième siècle

Aurélien Bellanger

Paru le 05/01/2023

432 pages

Editions Gallimard

23,00 €

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Les Ensablés : 15 années à exhumer des écrivains

Cela fait déjà 15 ans qu’ActuaLitté se met au service des Ensablés, cet ensemble d’œuvres oubliées exhumées par l'équipe. Alors, pour fêter cet anniversaire si particulier, les chroniqueurs anonymes sont passés de l’autre côté des lignes. Interview.

16/05/2024, 17:35

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"Quand on parle d'exil on a envie de rétablir une certaine vérité"

Les Prix de la Porte Dorée étaient remis ce mardi 14 mai au Palais du même nom. Dans la catégorie bande dessinée, Charles Berberian a été primé pour Une enfance orientale. La présidente du jury et scénariste de la BD Aya de Yopougon, Marguerite Abouet, salue une oeuvre « intime et universelle ». ActuaLitté s'est entretenu avec elle.

16/05/2024, 17:10

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Sabyl Ghoussoub, “président” des écrivains de l'exil

PrixPorteDoree2024 — Sabyl Ghoussoub, auteur et journaliste français d'origine libanaise, présidait cette année le jury du Prix littéraire de la Porte Dorée. Dans l'enceinte du Musée de l'immigration, lui et son équipe de jurés ont décidé de désigner deux lauréates ex-aequo, Seynabou Sonko et Élise Goldberg. À l'occasion de la soirée de remise des prix, ActuaLitté a eu la chance de discuter avec lui.

16/05/2024, 11:32

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Seynabou Sonko, Elise Goldberg : un bonheur partagé

Seynabou Sonko et Elise Goldberg viennent d'être élues lauréates ex-aequo du Prix de la Porte Dorée. La première pour Djinns (Grasset), la seconde pour Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie (Verdier). Ces deux primo-romancières ne sont pas liées que par ce prix, elles sont aussi amies dans la vie. ActuaLitté s'est entretenue avec elles lors de la soirée de remise des prix qui avait lieu le 14 mai au Palais de la Porte Dorée, qui accueille le Musée de l'immigration.

15/05/2024, 18:15

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Charles Berberian : accompagner le chaos d'Une éducation orientale

Ce mardi 14 mai, l'ambiance était littéraire au Palais de la Porte Dorée. Dans ce lieu d'exception, qui accueille entre autres le Musée de l'immigration, étaient remis les Prix de la Porte Dorée, récompensant une oeuvre qui traite de l’exil, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires. Pour le Prix BD, c'est Charles Berberian qui a été désigné lauréat, avec Une éducation orientale (Casterman). ActuaLitté a eu l'occasion de s'entretenir avec lui.

15/05/2024, 15:15

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La dessinatrice Elizabeth Pich a une suggestion : restons idiots

LeLivreaMetz24 – Le questionnaire de Proust est un excellent outil pour en découvrir davantage sur son écrivain préféré en un temps limité. Elizabeth Pich, autrice et illustratrice germano-américaine, a accepté de se prêter au jeu, invitée cette année du festival Le Livre à Metz.

21/04/2024, 14:52

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Le directeur de RFI, Jean-Marc Four, face à la désinformation

LeLivreaMetz24 – Comment décrypter l’information dans un monde globalisé, nourri de milliards de données chaque jour ? C'est une des questions que se posent l'auteur de La guerre de l'Information (Tallandier), David Colon, le journaliste et grand reporter Olivier Weber, et le jeune directeur de Radio France internationale (RFI), Jean-Marc Four. Ce dernier a accepté d'évoquer ce complexe et épineux sujet auprès d'ActuaLitté, à l'occasion du festival qui allie littérature et journalisme, Le Livre à Metz.

20/04/2024, 18:20

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Sylvain Prudhomme dépasse les bornes familiales

PrixFrontieres2024 – Le 6 mars dernier, Sylvain Prudhomme a été désigné lauréat 2024 du 4e Prix Frontières, pour son roman L'enfant dans le taxi, paru aux Editions de Minuit. À l'occasion de la remise de la récompense littéraire durant le Festival Le Livre à Metz, ActuaLitté a pu s'entretenir avec le Prix Fémina 2019.

20/04/2024, 14:48

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Rosella Postorino : “J’écris parce que la mort existe”

VoixItaliennes – Dans cette série d'entretiens nous donnons la parole à des écrivaines et journalistes italiennes qui s’expriment à propos de leur activité d'écriture mais aussi de leur engagement social ou politique. A travers des voix parmi les plus intéressantes de la littérature italienne contemporaine nous aurons un portrait des défis et des questions qui animent le débat culturel dans le Bel Paese.

20/04/2024, 12:56

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"Dans la littérature comme le journalisme, aller au-delà des apparences"

LeLivreaMetz24 – « Gare aux apparences » est le grand thème de l'édition 2024 du festival qui allie journalisme et littérature, Le Livre à Metz. Une expression qui devrait être, - car elle ne l'est pas toujours -, un des principaux mantras du monde de la presse. C'est en tout cas l'avis de David Le Bailly, journaliste et auteur de l'Hôtel de la Folie, paru au Seuil la rentrée littéraire dernière, qui avec cet ouvrage remporte Le Prix Le Livre à Metz.

19/04/2024, 11:00

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“Un prix d'autant plus précieux qu'il est décerné par des enfants”  

LeLivreaMetz24 – Le prix jeunesse Graoully 2024 - à ne pas confondre avec l’ancien Graoully d'or, tourné SF - a été décerné à Marie Caudry pour son album, Ah ! Les voyages, publié chez Thierry Magnier. L’autrice recevra sa gratification littéraire à l’occasion du festival Le Livre à Metz, qui cette année alerte, « gare aux apparences »... Une expression qui va à ravir à l'œuvre ici récompensée… 

19/04/2024, 09:00

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Grégoire Delacourt : “Croire en la générosité, dans une époque où l’égoïsme tue”

Dans l'univers littéraire, peu d'auteurs parviennent à tisser une connexion aussi profonde et réfléchie avec leur œuvre et leur lectorat que Grégoire Delacourt. Ce 17 avril, il publiera La liste 2 mes envies, suite des aventures de la mercière d’Arras, Jocelyne, qui avait conquis 1,5 million de lecteurs. En avant-première, le romancier évoque son parcours, son écriture et bien d’autres choses.

08/04/2024, 11:45

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Bibliocollector vise le record de cartes de bibliothèque

Adolescent lyonnais de 16 ans, Adam s'est lancé dans un projet fou : battre un record du monde en collectant le plus grand nombre de cartes de bibliothèques du monde entier. Pour que sa collection soit officiellement reconnue, plusieurs critères s'imposent, mais qu'importe, le Bibliocollector est lancé dans son projet. Entretien.

 

 

01/04/2024, 11:06

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Géopolitique, conspirations : “XIII est un survivant” (Yves Sente)

AnniversaireXIII – Le plus amnésique des héros apparut en 1984, sous l’impulsion du scénariste Jean Van Hamme et du dessinateur William Vance : à la recherche d’un passé fuyant, accusé d’assassinat d’un président des États-Unis et toujours pris dans une conspiration politique sans fin, XIII fête ses quarante années d’aventures, de manipulation et de faux-semblants. Retour avec Yves Sente, le scénariste qui prolonge depuis 13 ans déjà cette épopée américaine avec le dessinateur Iouri Jigounov.

14/03/2024, 15:43

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Nancy Huston : “Tout romancier qui se respecte est trans”

L'autrice française d'origine canadienne, Nancy Huston et l'écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste, Cyril Dion, se connaissent, ils sont amis. Ils éprouvent l’un pour l’autre de l’affection et de l’estime. Les éditions Actes Sud ont proposé une rencontre pour parler de Francia, le dernier texte de Nancy Huston, publié par la maison le 6 mars dernier. Propos recueillis par Estelle Lemaître.

14/03/2024, 15:24

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À Madagascar, Karné offre une évasion aux jeunes insulaires

Tout sourire et pleine d’entrain, Ravaka a l’air de fonctionner à mille à l’heure. Dès qu’elle s’exprime, on sent un grand enthousiasme et une vraie curiosité. Une envie de comprendre et d’agir se dégage d’emblée de sa personnalité positive. Elle a créé Karné, un concept unique : un magazine bilingue (malgache-français), coloré, vivant, instructif, ludique qui sait prendre sa place sur ce marché. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

14/03/2024, 13:17

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Frédéric Taddeï : "L’âge est un sujet qui n’existe pas"

« Quand on vous dit que François Ier a gagné la bataille de Marignan en 1515 on ne vous dit pas quel âge il avait, il avait 20 ans ». Le présentateur Frédéric Taddeï a une obsession qu’on ne lui connaissait pas encore : l’âge. Nous l’avons rencontré pour la sortie des Birthday books le 6 mars 2024, l’occasion de discourir sur ces « quartiers de la vie que l’on habite tous ensemble ».

29/02/2024, 15:46

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“Nos points communs sont simples : le territoire et le livre.”

#Noshorizonsdesirables – Durant cinq années de librairie au Québec chez Pantoute, Benoît Vanbeselaere est passé de la communication et de l’événementiel à la direction générale d’une des deux succursales. Depuis avril 2023, il a pris ses fonctions comme coordinateur de l’Association des éditeurs des Hauts-de-France. En marge des Rencontres régionales du Livre et de la Lecture 2024, à Boulogne-sur-Mer, il revient avec nous sur les actions menées et à mener.

26/02/2024, 15:13

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Partage de la valeur : cette étude “apporte des éléments de compréhension” (SNE)

L'étude du Syndicat national de l'édition (SNE) consacrée au partage de la valeur entre auteurs et éditeurs, présentée au début de ce mois de février, a été accueillie froidement par les organisations d'auteurs. Ces dernières reprochaient une approche « biaisée » et des résultats qui masquaient la situation économique des écrivains. Renaud Lefebvre, directeur général du SNE, répond aux critiques.

22/02/2024, 11:49

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Barbara Kingsolver, Prix Pulitzer 2023 : “Je ne crois pas au talent”

Le Prix Pulitzer de la fiction, qui récompense un roman qui raconte cette démente Amérique, a été décerné à deux auteurs ex-aequo en 2023 : Hernan Diaz pour son texte sur les coulisses de la Grande Dépression des années 30, Trust, et Barbara Kingsolver. D’un côté, le gros argent, de l'autre, les prolos d'une campagne des Appalaches, à travers les aventures de Demon Copperhead. Un David Copperfield contemporain dans les terres contrariées de l'OxyconTin et des champs de tabac…

21/02/2024, 16:00

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Pour le livre de Turin, "un salon qui aide au dialogue"

SalondulivredeTurin2024 – Du 9 du 13 mai, le Salon international du livre de Turin incarne un événement majeur autour du livre sur le territoire italien. Entre défis antérieurs et direction nouvelle, Annalena Benini, directrice du Salon pour cette édition, fait part à Actualitté des conditions à réunir, pour mener à bien les ambitions prochaines, notamment quant à la jeunesse. 

19/02/2024, 12:07

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“Le livre et la lecture comme biens communs”

Noshorizonsdesirables – Dans le paysage littéraire des Hauts-de-France, une révolution jusqu’alors silencieuse entend faire grand bruit. François Annycke, directeur de l’Agence Régionale du Livre Hauts-de-France (AR2L), inaugurera les 21 et 22 février deux journées professionnelles. Objectif : collaborer, en redéfinissant le rôle de l’Agence et de ses partenaires, pour plus d’efficacité.

16/02/2024, 12:00

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“Le lecteur français veut comprendre l'Italie à travers sa littérature”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Florence Raut revient sur la création de La libreria, librairie-café parisienne cofondée aux côtés d'Andrea De Ritis en 2006, se définissant comme un « espace petit mais riche dédié à l’Italie, situé dans le cœur du IXe arrondissement de Paris ».

13/02/2024, 11:38

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“Pour être un libraire, il faut porter la casquette d’agent culturel”

Pleine d’énergie et toute souriante, Prudientienne Gbaguidi est une figure de la librairie francophone en Afrique de l’Ouest. Très engagée pour faire rayonner son métier, elle suit tout ce qui se publie dans la sous-région. A la tête de la librairie Savoir d’Afrique (Bénin), elle est aussi présidente de l’Association des Libraires professionnels du Bénin (ALPB) et vice-présidente de l’Association internationale des Libraires francophones (AILF). Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

06/02/2024, 13:07

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Statut européen des artistes-auteurs : “C'est un nouvel espoir”

Depuis plusieurs semaines, des organisations françaises d'auteurs de l'écrit se sont lancées dans une campagne de soutien à une initiative législative du Parlement européen. L'objectif ? Inciter la Commission européenne à agir pour améliorer les conditions de vie des artistes-auteurs, notamment par la création d'un statut. 

18/01/2024, 15:15

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Résolument ancré dans la Fantasy, Leha crée Majik sa collection poche

ENTRETIEN – Apparu en 2017 dans le paysage des Littératures de l’Imaginaire, Leha Editions amorce 2024 avec un gros dossier : la création d’une collection de poche, Majik. Un pari audacieux, autant qu’une nouvelle corde à l’arc de cet éditeur, installé à Marseille depuis quelques années. 

17/01/2024, 10:08

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Louise Boudonnat : traduire, “c’est aussi une rencontre avec soi-même”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Louise Boudonnat revient sur son travail de traduction (de l'italien) de l'ouvrage Absolutely Nothing. Histoires et disparitions dans les déserts américains, de Giorgio Vasta et Ramak Fazel, paru aux éditions Verdier en 2023.

02/01/2024, 14:52

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Line Papin et les Lettres Zola : "Cette démarche me garde constamment en éveil"

LaLettreZola — La première Lettre Zola est toujours disponible à la prévente sur la plateforme KissKissBankBank. La première romancière à offrir aux futurs lecteurs un texte inédit, entre réel et fiction, est Blandine Rinkel. Mais chaque mois est l'occasion de découvrir une nouvelle plume, et pour ce faire, Louis Vendel, créateur de ce singulier et enthousiasmant concept, a dû façonner une véritable équipe autour de lui. Une trentaine de trentenaires, parmi lesquels Line Papin, qui triche un peu, puisqu'elle a 27 ans, mais déjà six ouvrages derrière elle.

26/12/2023, 17:06

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David Duchovny : “Les écrivains ont le devoir d'écrire tout ce qu'ils veulent”  

David Duchovny, pour les plus anciens, c’est l’agent Fox Mulder, pour les plus au fait, le romancier Hank Moody de Californication. L’enfant de New York est aussi un écrivain : son premier texte fut un conte animalier, Oh la vache ! (trad. Claro, Grasset) « entre Georges Orwell et Tex Avery », rien que ça. Le second publié en France, La Reine du Pays-sous-la-Terre, est un texte étonnant, riche, non sans humour et d'un beau romantisme suranné.

20/12/2023, 18:08

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Main à plume : la résistance surréaliste sous l'Occupation

Épisode aussi bref qu’intense, aujourd’hui oublié, l’aventure de la « Main à plume » constitue pourtant un des éléments majeurs de l’histoire du surréalisme. En 1940, suite au départ d’André Breton, plusieurs jeunes créateurs se regroupent pour résister à l’occupant, tout en poursuivant une intense activité créatrice, avec la publication de plaquettes, aujourd’hui introuvables. Huit de vingt-trois membres périront : déportés, fusillés, ou tombés au front. Docteure ès Lettres, mais aussi traductrice et autrice, Léa Nicolas-Teboul a retracé le parcours du groupe. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

06/12/2023, 15:37

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L'édition jeunesse au Maroc : rencontre avec Nadia Essalmi

Nadia Essalmi est une femme de cœur et d’engagement. Une fonceuse qui ne se pose pas mille questions en amont mais qui agit pour faire bouger les lignes et surtout pour apporter aux autres.  C’est aussi une grande rêveuse qui suit son cœur, mais n’est-ce pas le moteur pour innover et avancer ? Editrice jeunesse, promotrice culturelle, militante associative, Nadia est sur tous les fronts quand il s’agit de défendre et valoriser le livre et la lecture au Maroc. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

05/12/2023, 13:07

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Malaise dans l'Éducnat : “Mes élèves me donnent matière à espérance”

Qu’est-ce que la précarité ? Qu’est-ce que le démantèlement méthodique du service public ?  Qu’est-ce qu’être un professeur précaire dans le secondaire, de surcroît « (grand) remplaçant » dans les territoires abandonnés de la République ? Qu’est-ce qu’enseigner et transmettre ? Autant de questions qui interpellent notre temps. Propos recueillis par Faris Lounis.

04/12/2023, 14:54

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“Stig Dagerman va plus loin que Camus : il supprime l’espoir”

Claude Le Manchec, essayiste et traducteur français,  nous parle de l’œuvre de Stig Dagerman (1923-1954), de sa place et de sa réception en France, en évoquant son étude Stig Dagerman, la vérité pressentie de tous (Éditions du Cygne, Paris, 2020). Propos recueillis par Karim El Haddady

04/12/2023, 12:22

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Pour une industrie du livre plus forte en Italie

Dans un entretien accordé à ActuaLitté, le président de l'Associazione Italiana Editori dévoile ses objectifs pour l'industrie du livre en Italie. Il aborde la nécessité d'une croissance culturelle, la promotion de la lecture, l'internationalisation de l'édition italienne et les défis du dialogue avec les institutions.

27/11/2023, 15:29

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Tom Buron : "Le danger est un élément central de mon travail"

Jeune poète francilien, Tom Buron pratique la boxe, écoute du jazz, écrit de brefs recueils percutants. Dernier en date, La Chambre et le Barillet (éditions « Angle mort », 2023), présente une suite de vers-libres, souvent rageurs, parfois énigmatiques. Familier de l’univers urbain, guidé par un certain rythme incantatoire, habitué des scènes poétiques, l’auteur semble refuser la tyrannie du sens, de l’intelligibilité, tout en favorisant l’oralité. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

27/11/2023, 10:04

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Damasio : “L’époque a furieusement besoin d'entendre la voix des voltes”

Comediedulivre2024 – Une carte blanche, donnée par la Comédie du livre, offre chaque année à un écrivain. Cette année, Alain Damasio en profite, alors que les éditions de La Volte qui le publient, fête leurs 20 ans. Ses invitées et invités seront Vinciane Despret, luvan, Palo Alto, Karim Kattan, Floriane Pochon, Jacques Barbéri, Fabrice Capizzano, Léo Henry.

18/05/2024, 09:47

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Nouveau record pour le Salon du Livre de Turin 2024

SalondulivredeTurin2024 – Nouveau record de visites pour le Salon du Livre de Turin. 222.000 personnes se sont rendues au Lingotto cette année. Zoom sur ce cru exceptionnel.

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La librairie Au café des livres à Léguevin peut-elle disparaître ?

Ouverte en 2015, la librairie Au café des livres traverse aujourd'hui une mauvaise passe, qui met en sursis sa survie. L'accumulation des crises s'ajoute aux difficultés économiques actuelles, pesant sur la trésorerie de l'enseigne. ActuaLitté lui ouvre ses colonnes, pour relayer un appel aux lecteurs et aux lectrices.

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Un nouveau souffle pour le livre-disque Libertad, hommage à Astor Piazzolla ?

Auteurs et fondateurs du groupe Duo Intermezzo, Marielle Gars et Sébastien Authemayou ont adressé à ActuaLitté une communication portant sur le livre-disque hors norme, Libertad. Ouvrage autour d’Astor Piazzola, préfacé par Frédéric Lodéon (animateur radio de légende) et publié aux éditions Parole, il connaît un arrêt de commercialisation définitif, que les auteurs évoquent dans ce texte, reproduit dans son intégralité.

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Les éditions Edicola érigent un pont entre l’Italie et le Chili

SalondulivredeTurin2024 – Edicola a gagné cette année le Prix National de la Traduction en Italie. Une aubaine pour cette maison d’édition italienne qui détient un second siège… au Chili. ActuaLitté a rencontré son fondateur, Paolo Primavera, au Salon du Livre de Turin.

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"Nous luttons chaque année, c’est un marché précaire"

SalondulivredeTurin2024 – Minimum Fax est une maison d’édition romaine, née d’une revue littéraire initialement distribuée par fax. Cette dernière s’est distinguée grâce à la découverte de grands noms de la littérature italienne contemporaine, mais également pour avoir démocratisé la littérature américaine en Italie.

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Obligations de l’éditeur et résiliation d’un contrat : cas pratique

Le manquement par l’auteur ou par l’éditeur à l’une de ses obligations légales ou contractuelles est susceptible d’entraîner la résiliation du contrat d’édition, à savoir de mettre un terme de la relation contractuelle entre les parties. Le 18 avril 2024, le Tribunal judiciaire de Marseille a fait une application classique du cheminement conduisant à la résiliation du contrat, permettant également de rappeler les obligations à la charge de l’éditeur. Me Adélie Denambride, avocate exerçant en droit d'auteur, de l'édition et du marché de l'art revient sur ce sujet.

13/05/2024, 11:23

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“Désarroi et colère” : France Inter supprime La Librairie francophone

Une tribune signée par plus de 560 autrices, auteurs et acteurs du monde du livre dénonce l'arrêt de La Librairie francophone, émission présentée par Emmanuel Kherad, sur décision de France Inter. L'émission était coproduite et diffusée sur différents territoires francophones par Radio-Canada, RTBF (Belgique), Radio Télévision Suisse et France Inter. Elle avait même déployé en février 2019 une version télévisée.

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“En écrivant, je me jette dans le vide comme les oiseaux”, Amélie Nothomb

SalondulivredeTurin2024 – Oiseaux et chevaux, ou les soeurs Nothomb à Turin : Juliette et Amélie étaient attendues dans une salle archi-comble de lecteurs et lectrices, au salon du livre. Elles ont abordé de leur rapport à langue, à l’écriture et de leur passion pour des animaux, l’oiseau et le cheval, présents dans leurs derniers ouvrages, Psychopompe et Éloge du cheval (2022 et 2023 chez Albin Michel).

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Antoine Gallimard : “Notre métier est d’abord de croire en la littérature”

SalondulivredeTurin2024 – Dans le cadre des rencontres de la section « Edition » du Salon du Livre de Turin où il a été invité, Antoine Gallimard est revenu sur son rôle d’éditeur pendant un dialogue avec Teresa Cremisi, directrice de la section édition et ancienne présidente, jusqu’en 2015, du groupe Flammarion.

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Italie : la lecture s’étend à tous grâce à "la communication augmentative"

SalondulivredeTurin2024 – Officina Babuk et Uovonero, deux maisons d’édition italiennes, sont les pionnières italiennes de la communication augmentative. L’objectif est clair : permettre aux enfants en difficulté dans la pratique de la lecture d’accéder au même patrimoine culturel que les autres.

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"Des livres qui n’ont pas de pères" : zoom sur NN Editore

SalondulivredeTurin2024 - NN Editore a été fondée en 2015 à Milan, précisément le 19 mars, pour la fête des Pères. Et cette date n’a pas été choisie au hasard : NN Editore propose « une recherche éditoriale basée sur l’absence de pères », détaille le responsable de la communication Luca Pantarotto, sur son stand au Salon du livre de Turin.

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En librairie : “Ne plus rien prendre pour faire vivoter les livres déjà là”

Avec le mois de mai s'impose un mot d'ordre : toutes et tous sur les ponts ! Mais ce sont surtout des nouvelles de la lettre Books By Women après les traditionnels brins de muguet. Et comme toujours, la voici proposée en intégralité, rien que pour vos yeux, comme dirait l'autre... Une mouvement d'allégresse et d'humeur par la librairie Un livre à soi (Longjumeau).

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Comédie du livre : “La littérature est encore aujourd’hui vivante”

Comediedulivre2024 – L'ouverture ce 10 mai de l'événement littéraire montpelliérain marque le début de 10 journées consacrées aux auteurs, à la lecture. À travers des rencontres, ateliers, le salon prend ses quartiers à la Promenade du Peyrou, et dans une multitudes d'autres lieux. Régis Penalva, directeur littéraire, présente cette 39e édition.

10/05/2024, 08:06

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Vietnam : une liberté d'expression violemment bâillonnée 

Membre de l’Organisation internationale de la Francophonie, la République Socialiste du Viêt Nam (RSV) est un État communiste autoritaire dirigé par un parti unique. La peine de mort reste intouchable au Viêt Nam. Selon Amnesty International, le régime de Hà Nôi se classe au troisième rang mondial (85 exécutions) en 2018. Les données sur la peine de mort sont classées « secret d'État ». Une menace très sérieuse pour la liberté d'expression, un terrible facteur d'intimidation, une forme ultime et barbare de censure au Viêt Nam. Un texte de Nguyên Hoàng Bảo Việt.

09/05/2024, 09:19

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Bernard Pivot : “On ne peut pas apprivoiser la mort. Ni la snober”

En débarquant sur Twitter ce mois de janvier 2012, Bernard Pivot provoqua un ras de marée chez les gazouilleurs : près d’un million d’abonnés depuis ont suivi ses facéties verbales et autres joutes linguistiques. Fédérateur, le père Pivot, assurément : un monument national qui aura traversé les siècles — si fait. Et fait lire au point d’en devenir une icône.

07/05/2024, 16:20

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Blocages : les Alumni de Sciences Po saluent "la fermeté de l'administration"

La mobilisation étudiante pro-palestinienne, débutée à Sciences Po Paris par une occupation, continue. Récemment, des étudiants de Sciences Po Reims décidaient encore d'occuper leur bibliothèque. Des actions qui répondent à la situation à Gaza et visent à inciter Sciences Po à revoir ses partenariats avec des universités israéliennes.

06/05/2024, 18:09

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Lettre à Paul Auster : “Tu étais l’Amérique”

L'écrivain Paul Auster, réputé pour son approche existentialiste et sombre dans ses œuvres littéraires, est décédé à 77 ans des suites d'un cancer du poumon à Brooklyn. Né à Newark de parents immigrants juifs polonais, Auster était un pilier de la scène littéraire new-yorkaise et américaine et apprécié particulièrement en France. Son éditrice, Marie-Catherine Vacher, partage ici une lettre adressé à l'auteur.

02/05/2024, 06:30

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Valentine Tedo : “J'avais peur de la fin”

Avec Petite fille, Valentine Tedo signe son premier roman. Elle en raconte la genèse pour ActuaLitté.

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Publicité et télévision : “Cachez ce livre que je ne saurais vendre”

Renny Aupetit est propriétaire de deux librairies sur Paris, Le Comptoir des lettres (75005) et Le Comptoir des mots (75020). Le libraire considère avec défiance les arguments rejetant l’ouverture de la publicité à la télé, pour l’édition. En trois points, il propose une autre manière d’envisager cette perspective.

29/04/2024, 14:03

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Audrée Wilhelmy : une virée onirique en Allemagne

Carnetdebord – Plongez avec nous dans l'univers féerique d'Audrée Wilhelmy, dont le prochain livre, Peau-de-Sang, sera publié aux éditions du Tripode. Nous vous présentons ici le chapitre 3 de son Carnet de Bord, qui sert à la fois de prélude à ce roman très attendu et de narration documentant la vie de l'autrice.

29/04/2024, 10:51

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“La littérature noire doit déranger la littérature officielle”

Les éditions du Chemin de fer inaugureront leur collection Train de nuit, consacrée à des romans noirs à haute vélocité, parfois, mais surtout forte teneur en valeur littéraire. Pour ouvrir ce projet, les cofondateurs François Grosso et Renaud Buénerd ont choisi de publier Les jours de la peur, premier roman de l’Italien Loriano Macchiavelli (trad. Laurent Lombard). Une décision qu’ils assument, plus que pleinement…

28/04/2024, 16:08

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La Newstalgie en littérature : quand passé et présent renouent

Voici un mot valise que le poète Jules Laforgue n’aurait pas répudié : le newstalgie. De l’anglais new, nouveau, et du français nostalgie, son acception diverge, mais l’esprit demeure : un renouvellement, qui puise dans l’ancien ses racines. Des appréciations mélancoliques qui drainent un romantisme suranné aux saveurs d’un avant, option madeleine et thé au citron, la newstalgie désignerait-elle autre chose ?

25/04/2024, 17:25

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“Encore trop d’inégalités” dans l'accès à la lecture pour tous

Créée en 1917 et reconnue d’utilité publique le 27 août 1921, la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France rassemble des militants, usagers, professionnels et bénévoles engagés pour une plus grande inclusion sociale et économique des personnes déficientes visuelles. Comme d'autres structures privées, elle s'efforce de rendre les livres plus accessibles et demande, dans une tribune, plus d'investissement des pouvoirs publics.

23/04/2024, 11:33

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Yann Le Gal : “La librairie, c'est la passion communicative”

Agnès Martin-Lugand préside cette année le jury du Prix Maison de la Presse 2024. Depuis le 9 avril, six auteurs et leur ouvrage sont encore en lice. Le gagnant de cette 55e édition sera dévoilé le 14 mai. Yann le Gal, parmi les finalistes, profite de cette occasion pour saluer le travail des prescripteurs et ce métier de libraire.

23/04/2024, 10:45

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Droit de réponse de la Maison des écrivains et de la littérature : des “accusations infondées”

Suite à un article publié le 8 février 2024 au sujet de la situation de la Maison des écrivains et de la littérature, l'association a fait parvenir un droit de réponse à la rédaction d'ActuaLitté, par l'intermédiaire du président de la structure, Julien Cendres. Nous le reproduisons ci-dessous, dans son intégralité.

22/04/2024, 11:51

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Edwige Coupez : “C'est mon premier prix !”

J'avais oublié la légèreté d'Edwige Coupez, paru éditions du Rocher a reçu le Prix 2024 des lycéens d’Arcachon. La récompense était remise dans le cadre de la manifestation La plage aux écrivains, pour sa première édition. Les jurés venaient des lycées Grand-Air,  Saint-Elme et Condorcet. L’autrice nous propose un texte inédit, sur la réception de ce prix.

21/04/2024, 12:45

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Gallimard et Olivennes contre la pub pour les livres à la télé

Voilà plus de 30 ans que le sujet était plié : interdiction de faire de vendre de la publicité à la télévision pour les livres. Tout le monde s’était entendu sur le sujet, ou presque, mais l’arrivée d’un décret ouvrant la porte à une expérimentation de deux ans fait grincer des dents. Ou comment la ministre de la Culture, Rachida Dati, se met à dos les grands faiseurs de l’édition.

13/04/2024, 15:47

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Des chevaux, des yourtes et nous : premiers pas en Mongolie

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

13/04/2024, 12:17

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“Au Québec, la censure ne meurt jamais”, par Jean-Yves Mollier

Alors que la France s’apprête à accueillir le Québec au Festival du livre de Paris en avril prochain, et que paraît au même moment une édition revue d'Interdiction de publier. La censure d’hier à aujourd’hui (éditions Double ponctuation, 2024, Prix Charles-Aubert d’Histoire), l’historien spécialiste du livre et de l’édition Jean-Yves Mollier revient sur les différentes formes de censure du livre au Québec. 

08/04/2024, 11:45

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Glorieuse et cruelle : Tisser la langue des contes

Carnetdebord – Peau-de-Sang sera le prochain ouvrage d’Audrée Wilhelmy, romancière et artiste québécoise, que publieront les éditions du Tripode. Voici le chapitre 2 de son Carnet de Bord, tout à la fois prélude d'un roman attendu et récit d'une attente, qui nous entraîne dans un monde enchanteur.

08/04/2024, 09:48

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“Nous croyons que la poésie peut captiver les coeurs”

Partout dans le monde, la poésie peut exprimer l'indicible, sans en avoir l'air. Cette puissance en fait aussi une cible de tous les extrêmes, et en particulier des régimes liberticides. Dans un texte prononcé à l'Université de Lille, le 22 mars 2024, la poète, écrivaine et militante des droits des femmes en Afghanistan Somaia Ramish célèbre la poésie et appelle à la défendre, encore et toujours.

05/04/2024, 12:28

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Livres pour malvoyants : “Il ne suffit pas d’agrandir la police de caractères”

La Librairie des Grands Caractères, basée dans le 5e arrondissement de Paris, publie ici son « coup de gueule » sur certains éditeurs dont les pratiques lui semblent douteuses. L'établissement pointe notamment le fait que certaines règles à suivre dans l'édition de livres pour malvoyants sont trop régulièrement ignorées par des acteurs du secteur.

02/04/2024, 13:15

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Pause soupe de nouilles à minuit : ultimes heures avant la Mongolie

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

01/04/2024, 08:03

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“J’habite une maison vieille qui embrasse les formes de mon corps”

Carnetdebord – Pour la rentrée littéraire 2024, les éditions du Tripode publieront le nouveau roman d'Audrée Wilhelmy. Pour accompagner cette parution, la romancière a trouvé dans nos colonnes une place à part : un Carnet de Bord pour raconter cette aventure, jusqu'aux librairies.

30/03/2024, 17:05

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Pour un renouveau documentaire dans les universités françaises  

L'Association des Directeurs et des personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation (ADBU) et le Syndicat National de l'Édition (SNE) s'unissent pour interpeller le gouvernement et les autorités sur la nécessité critique d'un élan majeur en faveur des ressources documentaires. Ils insistent sur la nécessité d'investissements immédiats pour assurer le développement d'une documentation universitaire compétitive au niveau européen, et de maintenir la France au cœur des débats scientifiques et éducatifs mondiaux.

27/03/2024, 12:51